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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 3
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Thoré, Théophile: Le Musée d'Anvers, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0215

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LE MUSÉE D'ANVERS.

207

La ville d'Anvers possède dans sa cathédrale la Descente de croix, qui
passe pour le chef-d'œuvre de Rubens, l'Érection de la croix, en pendant,
et au maître-autel la magnifique Assomption de la "Vierge; à Saint-
Jacques, an-dessus de la tombe de Rubens, un de ses tableaux les plus
célèbres; et bien d'autres dans les diverses églises. Au musée, nous avons
vingt-trois Rubens, y compris les volets et leurs revers. Le catalogue, si
précis et si minutieux en ce qui concerne la biographie, n'a point songé
à donner les dates de ces œuvres, pour faciliter l'étude chronologique du
génie de Rubens. La tradition même des tableaux, les corporations ou les
personnages pour qui ils furent peints, l'époque où ils furent placés dans
les églises et les monuments, permettraient sans doute de restituer ces
dates, au moins approximativement.

Le plus ancien, dans l'ordre chronologique, est la Trinité, peint avant
le voyage d'Italie, probablement entre l'année de la réception de Rubens
comme franc-maître de la guilde de Saint-Luc et l'année de son départ
d'Anvers (1598-1600). On y constate le pur style flamand de cette époque
transitoire, un peu lourd, mais robuste, et une science précoce dans le

r

corps du Christ mort, reposant sur le giron du Père Eternel; on y re-
marque surtout l'artifice du raccourci de la jambe allongée en avant et
qui se présente toujours en juste perspective, à quelque point de vue que
se place le spectateur, absolument comme dans la nature.

Vient en second la Descente de croix, petite répétition du grand
tableau de la cathédrale, peint en 1611 et 16] 2 pour l'autel du Serment
des Arquebusiers. John Smith, dans son Catalogue de l'œuvre de Rubens
(n° 5), tient cette répétition pour une copie; il est probable, en effet,
qu'elle fut exécutée dans l'atelier du maître, qui peut-être y a mis la main
en quelques endroits.

Le Christ à la paille doit être de 1617 environ, puisqu'il ornait à la
cathédrale le tombeau de Jean Michielsen, mort en cette année-là. C'est
une des compositions de Rubens qui ont été le plus reproduites, et l'on
en voit des copies dans presque toutes les églises de la Relgique et du
nord de la France. Un chef-d'œuvre assurément, et comme sentiment et
comme peinture. La tête du Christ porte les traces de sa vie douloureuse,
et le ton pâle des chairs est très-distingué.

Sur le volet, cà droite, Saint Jean l'évangéliste lève la tête vers l'aigle
inspirateur qui descend du ciel. Sur le volet gauche, la Vierge, vue à mi-
corps, et l'enfant Jésus, nu et debout. Ces figures, de grandeur naturelle,
tiennent sur un panneau large seulement de li'l centimètres. Elles sont
modelées avec lapins belle pâte du maître, dans une gamme de couleur
fraîche et fleurie. La charmante femme et le bel enfant tout envermil-
 
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