230 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Cette dernière pièce, la seule qui ne se trouve point dans le livre,
nous porte à croire que les exemplaires imprimés avec texte espagnol
furent tirés à fort petit nombre pour être gracieusement offerts aux in-
vités du noble ambassadeur. Aussi ce livre, qui fait partie de la col-
lection de M. Emile Galichon, est-il jusqu'à présent le seul connu. Ce fut
plus tard, croyons-nous, que Claude Lorrain refit le Neptune avec une
inscription italienne, pour l'édition destinée à être vendue dans les rues.
Cette suite date du commencement de la grande réputation de Claude
Gellée. Il en dessina les principaux détails de sa fenêtre même, puisqu'il
habitait sur la place d'Espagne, non loin de la maison de Nicolas
Poussin. Les paysages qu'il fit pour le cardinal Bentivoglio et qui com-
mencèrent sa réputation sont, il est vrai, antérieurs à 1637, et sa plus
belle pièce gravée, le Campa Vaccino, est de 1636. Aussi n'est-il point
douteux, à voir l'exécution hâtive des pièces de ce livre, qu'elles ne
soient le résultat d'une commande commerciale.
Si nous avons insisté sur la description de planches déjà connues,
c'est que le classement et le signalement des états en avaient été jusqu'à
ce jour tout à fait fautifs. Et les détails que notre mémoire nous a fournis
sur les édifices que l'on reconnaît encore aujourd'hui, outre qu'ils mon-
trent l'extrême exactitude de Claude, donnent un intérêt historique à des
planches rares, gravées par un de nos plus illustres peintres.
F. DEL T AL.
Cette dernière pièce, la seule qui ne se trouve point dans le livre,
nous porte à croire que les exemplaires imprimés avec texte espagnol
furent tirés à fort petit nombre pour être gracieusement offerts aux in-
vités du noble ambassadeur. Aussi ce livre, qui fait partie de la col-
lection de M. Emile Galichon, est-il jusqu'à présent le seul connu. Ce fut
plus tard, croyons-nous, que Claude Lorrain refit le Neptune avec une
inscription italienne, pour l'édition destinée à être vendue dans les rues.
Cette suite date du commencement de la grande réputation de Claude
Gellée. Il en dessina les principaux détails de sa fenêtre même, puisqu'il
habitait sur la place d'Espagne, non loin de la maison de Nicolas
Poussin. Les paysages qu'il fit pour le cardinal Bentivoglio et qui com-
mencèrent sa réputation sont, il est vrai, antérieurs à 1637, et sa plus
belle pièce gravée, le Campa Vaccino, est de 1636. Aussi n'est-il point
douteux, à voir l'exécution hâtive des pièces de ce livre, qu'elles ne
soient le résultat d'une commande commerciale.
Si nous avons insisté sur la description de planches déjà connues,
c'est que le classement et le signalement des états en avaient été jusqu'à
ce jour tout à fait fautifs. Et les détails que notre mémoire nous a fournis
sur les édifices que l'on reconnaît encore aujourd'hui, outre qu'ils mon-
trent l'extrême exactitude de Claude, donnent un intérêt historique à des
planches rares, gravées par un de nos plus illustres peintres.
F. DEL T AL.