DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Galichon, Émile: Description des antiquités et objects d'art: composant le cabinet de M. Louis Fould
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232 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
frapper. Et de cette collection, fruit de tant de peines, source de tant de
joies intimes, il ne resterait plus aujourd'hui qu'une banale notice de
vente, si les enfants de M. Louis Fould, continuant l'œuvre de leur père,
n'avaient pas chargé un savant d'une grande érudition d'en rédiger une
description précise et détaillée.
Il ne nous appartient point d'inventorier ici les richesses si variées
de ce cabinet; notre collaborateur, M. A. Darcel, nous a dispensé de ce
soin1, et le bulletin des ventes a montré, par le résultat des enchères, en
quelle estime les amateurs tenaient certains objets qui le composaient.
Nous ne voulons nous occuper en ce moment que du catalogue dressé par
M. Ghabouillet, le conservateur des médailles et antiques de la Biblio-
thèque impériale, et montrer quel juge exercé M. Louis Fould avait choisi
pour contrôler et enregistrer ses trésors.
Le catalogue est divisé en neuf parties indiquées par l'histoire, et
subdivisées en chapitres nombreux se rapportant à la nature des objets
décrits. La première partie comprend les antiquités égyptiennes qui, pour
la plupart, provenaient du célèbre cabinet Anastasi. La presque totalité
des morceaux a été achetée par le Louvre, où elle a comblé des lacunes
nombreuses et donné à ce musée une importance aujourd'hui presque
sans rivale. Les monuments de l'art asiatique forment la seconde série;
mais la lecture des cônes et des cylindres assyriens offre un intérêt
purement archéologique qui nous concerne peu. Aussi est-ce avec les
antiquités grecques et romaines que commence ce qui faisait spéciale-
ment, pour nous, tout l'attrait du cabinet Fould.
Des vases précieux par leur matière, par l'élégance de leurs formes,
des verres, des bijoux d'or, des camées, des pierres gravées en creux,
des bronzes, des terres cuites se rencontrent en grand nombre dans cette
classe si intéressante. Mais ce qui frappe tout d'abord, c'est une statue
antique presque de grandeur naturelle, et qui depuis a pris place au
Louvre. Les deux gravures dans lesquelles M. Varin a retracé, de profil
et de face, ce groupe représentant un Faune avec une Faunisque, nous
dispensent de toute description. La tête, bien que séparée du corps (ainsi
qu'il en arrive presque toujours), nous est parvenue intacte, et ce marbre
de Paros, qui a conservé le poli antique, ne porte aucune trace de res-
tauration. Relativement à son histoire, M. Chabouillet a publié quelques
détails qui méritent d'être rapportés ici :
u Joaillier de l'empereur et de la cour de Russie, estimé des plus
grands seigneurs qui appréciaient ses talents et sa probité, M. Duval, qui
1. Gazette des Beaux-Arts, t. VI, p. 2G6; t. VIL p. oi et 419.
frapper. Et de cette collection, fruit de tant de peines, source de tant de
joies intimes, il ne resterait plus aujourd'hui qu'une banale notice de
vente, si les enfants de M. Louis Fould, continuant l'œuvre de leur père,
n'avaient pas chargé un savant d'une grande érudition d'en rédiger une
description précise et détaillée.
Il ne nous appartient point d'inventorier ici les richesses si variées
de ce cabinet; notre collaborateur, M. A. Darcel, nous a dispensé de ce
soin1, et le bulletin des ventes a montré, par le résultat des enchères, en
quelle estime les amateurs tenaient certains objets qui le composaient.
Nous ne voulons nous occuper en ce moment que du catalogue dressé par
M. Ghabouillet, le conservateur des médailles et antiques de la Biblio-
thèque impériale, et montrer quel juge exercé M. Louis Fould avait choisi
pour contrôler et enregistrer ses trésors.
Le catalogue est divisé en neuf parties indiquées par l'histoire, et
subdivisées en chapitres nombreux se rapportant à la nature des objets
décrits. La première partie comprend les antiquités égyptiennes qui, pour
la plupart, provenaient du célèbre cabinet Anastasi. La presque totalité
des morceaux a été achetée par le Louvre, où elle a comblé des lacunes
nombreuses et donné à ce musée une importance aujourd'hui presque
sans rivale. Les monuments de l'art asiatique forment la seconde série;
mais la lecture des cônes et des cylindres assyriens offre un intérêt
purement archéologique qui nous concerne peu. Aussi est-ce avec les
antiquités grecques et romaines que commence ce qui faisait spéciale-
ment, pour nous, tout l'attrait du cabinet Fould.
Des vases précieux par leur matière, par l'élégance de leurs formes,
des verres, des bijoux d'or, des camées, des pierres gravées en creux,
des bronzes, des terres cuites se rencontrent en grand nombre dans cette
classe si intéressante. Mais ce qui frappe tout d'abord, c'est une statue
antique presque de grandeur naturelle, et qui depuis a pris place au
Louvre. Les deux gravures dans lesquelles M. Varin a retracé, de profil
et de face, ce groupe représentant un Faune avec une Faunisque, nous
dispensent de toute description. La tête, bien que séparée du corps (ainsi
qu'il en arrive presque toujours), nous est parvenue intacte, et ce marbre
de Paros, qui a conservé le poli antique, ne porte aucune trace de res-
tauration. Relativement à son histoire, M. Chabouillet a publié quelques
détails qui méritent d'être rapportés ici :
u Joaillier de l'empereur et de la cour de Russie, estimé des plus
grands seigneurs qui appréciaient ses talents et sa probité, M. Duval, qui
1. Gazette des Beaux-Arts, t. VI, p. 2G6; t. VIL p. oi et 419.