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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 4
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Vitet, Louis: Monuments antiques de la Ville d'Orange, [2]
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;V10 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

un autre genre, de sauvegarde. C'est en les dégageant que nous les pro-
tégeons, en les garantissant de tout contact profane et imprudent, en
pansant leurs blessures, puis en les confiant à la protection de la loi et de
la vénération publique. Elles parviendront ainsi, espérons-le, jusqu'au
plus lointain avenir.

Nous sera-t-il permis de rappeler, en terminant, qu'il y a vingt ans,
en 1839, les trois plus beaux peut-être de ces débris d'architecture
antique qui font la gloire de nos départements du Midi, le théâtre et
l'amphithéâtre d'Arles, et le théâtre d'Orange, étaient encore couverts
et encombrés de ces ignobles masures, de ces populations parasites dont
Millin demandait à grands cris l'expulsion, il y a tout à l'heure soixante
ans. Ce n'était pas œuvre facile que de s'en débarrasser. Les acquisitions
amiables se succédaient si lentement, et les prétentions des vendeurs
faisaient de tels progrès, qu'en suivant cette voie, à peine, au bout d'un
siècle, aurait-on pu tout expulser; un déblayement complet passait presque
pour une utopie. Grâce à une heureuse application du principe de l'expro-
priation pour cause d'utilité publique, application la plus légitime à coup
sûr qui se puisse imaginer, en peu d'années, dès avant I8/18, tout était
balayé, tout avait disparu : ces vieux murs romains revoyaient enfin la
lumière et pouvaient être étudiés librement.

Cet inappréciable service rendu à la science, on le devait d'abord à
la sollicitude d'une administration qui comprenait le prix de tels trésors
et qui avait eu le bon esprit d'en commettre la garde, et, pour ainsi dire,
la gestion, à une réunion d'hommes compétents, à une commission régu-
lièrement consultée, et, ce qui est assurément plus rare, écoutée avec
la confiance la plus constante et la plus absolue. M. Caristie était un de
ces hommes. Comme membre de cette commission des monuments histo-
riques, il eut la satisfaction de contribuer plus que personne, par ses
avis, par ses rapports, par d'activés inspections, au déblayement d'abord,
puis à la consolidation de ce proscenium d'Orange, sujet constant de
ses études et de ses admirations depuis près de quarante années. 11 ne
lui restait plus, au terme de sa carrière, qu'à élever lui-même son mo-
nument, en rassemblant et en sauvant de l'oubli les croquis, les dessins,
les souvenirs de sa jeunesse. Ce bonheur lui a été donné, et nous vaut
le bel et consciencieux ouvrage que nous venons de signaler à l'attention
de nos lecteurs.

1.. vi n: i\
 
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