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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Thoré, Théophile: Le Musée d'Anvers, [3]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0350

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LE MUSÉE D'ANVERS. < 339

corde, signé du monogramme et daté de 1608; et une esquisse des Mira-
cles au tombeau de saint Bruno. C'est ce Frans le jeune qui signe souvent
D° F'Franck, par exemple sur les tableaux du Louvre (nos 173 % llh
et 176), parce qu'on l'appelait, en souvenir de son voyage d'Italie, Bon
Francesco.

y Gaspar de Crayer2 est, après Rubens, le peintre le plus répandu en
Belgique, dans les églises des villes et même des villages, surtout à
Bruxelles et à Gand, où il a demeuré. Le musée de Bruxelles possède
onze tableaux de lui; le musée de Gand, dix; le musée d'Anvers n'en a
qu'un seul : Élie au désert, tendant la main vers le corbeau qui lui ap-
porte à manger.

Cornelis de Vos le vieux se rapproche beaucoup de Rubens, sans tou-
tefois qu'il cherche à l'imiter, et ses beaux portraits pourraient être attri-

1. Dans le catalogue, si imparfait, du musée de Paris, le n°173, Histoire d'Esther,
est attribué à Fran,r (il faudrait Frans en flamand) Francken le vieux, bien qu'il soit
de Frans le jeune, dont il porte la signature authentique : D° FF. Mais le rédacteur du
catalogue, M. Villot, n'a jamais su ce que signifiait ce D°, comme le prouve la note au
n° 174, Parabole de l'enfant prodigue : « Ce tableau, ainsi que les deux suivants, sont
de la même main, quoiqu'ils portent des signatures différentes : D° FFranck —
F Franck — D° Franck. Les lettres D° que Ton remarque dans la signature desnos174
et 176 sembleraient indiquer le prénom de Domenico, mais on ne connaît aucun Franck
qui l'ait porté uniquement; peut-être Fran2- le jeune s'appelait-il aussi Dominique? Ce
qui est positif, c'est que le môme artiste a peint les trois tableaux, c'est qu'il s'appelait
Fran2" (lisez Frans), puisque dans deux signatures le nom do Franck est précédé
d'un F, et que l'écriture des deux signatures D° FFranck et D° Franck est identique.
Ces deux tableaux, en outre, sont datés de la même année. »

Notre excellent ami, M. Louis Viardot, s'est aussi égaré sur ce D mystérieux. Dans
ses Musées d'Espagne, dernière édition, 1860, p. 100, il cite « un petit Ecce IIomo>
très-fort, très-énergique, signé D. Francx (cet x doit être un k). N'y a-t-il pas, dans
cette nombreuse famille des Franck,— outre le père, appelé Franck le vieux, et ses trois
fils, François, Jérôme, Ambroise,— un Dominique Franck, moins connu que les autres?
Ce serait probablement un de ses rares ouvrages. »

Le catalogue du musée de Madrid ne se gêne pas pour créer ce « Domingo» Franck,
ajoutant : « Les auteurs citent beaucoup d'artistes de ce nom, mais aucune biographie
ne mentionne celui qui a signé notre tableau : la Sentence de mort de Jésus (n°1327). »

Au musée de Munich, le catalogue attribue aussi à « Dom. Fran^ Franck le vieux],
né en 1540, mort en 1606, élève de Fran^ Floris, » un Intérieur où l'on fait de la mu-
sique, signé : D° FFranck inv. et f.y et qui est, par conséquent, de Frans le jeune^
dit Don Francisco, ou mieux Francesco. :

2. Le catalogue du musée d'Anvers se trompe sur la date de naissance de Gaspar
de Crayer, qui n'est pas né en 1585, car un de ses grands tableaux du musée de Gand,
le Martyre de saint Blaize, est signé G D Crayer, A0 1668, M. 86. Puisque Gaspar de
Crayer avait 86 ans en 1668, la date de sa naissance doit donc être reportée à.1582,
 
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