Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Baschet, Armand: Négociation d'œuvres de tapisseries de Flandre et de France: par le nonce Guido Bentivogli pour le Cardinal Borghèse
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0420

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
NÉGOCIATION D'OEUVRES DE TAPISSERIE. /t07

à pleines mains: c'était être l'intermédiaire et l'inspirateur du pontife.
Par le fait, les intentions et desseins du cardinal patron devenaient les
volontés et décisions de son Souverain Maître, le serviteur des serviteurs
de Dieu.

Monsignor Guido Bentivoglio, avec une dextérité presque exemplaire,
se mit sous les ailes d'un si beau protecteur. Qui a lu sa correspondance
charmante, habile, fine, caressante, flatteuse, pénétrante et profonde en
tous points et tour à tour, ne se peut dissimuler qu'il avait un esprit de
la plus heureuse trempe et qu'il était doué au plus haut degré de cette
intelligence exquise à connaître les directions que doit dicter, dans le
privé comme clans le public, ce que la langue italienne appelle si bien
Varte nautica délia politica.

Quel était maintenant ce cardinal patron dont le bon vouloir faisait,
le 3 juin 1007, donner le titre, dans les ordres, d'archevêque de Rhodes
à monsignor Guido Bentivoglio, et un rang dans le saint-siége parmi les
prélats assistants de Sa Sainteté? — Je trouve, dans un écrit du temps
sur la physionomie morale des cardinaux, ce trait de plume à son
endroit: a ...Recherchant les distractions, il évite toutes choses fasti-
dieuses; il est de peu de lettres et de valeur, mais du plus vif esprit. 11 se
comble de revenus, il se complaît h acheter des palais, à rechercher des
peintures; il dépense volontiers...))

C'est sous ce rapport d'un goût très-vif pour les belles choses, d'une
insatiable ambition pour tout ce qui tient aux beaux-arts, d'un esprit de
haute intrigue et d'un instinct capable de grosses dépenses pour s'en
assurer la possession, que j'ai à représenter ici le grand acquéreur et
fondateur de ce palais Borghèse qui, encore aujourd'hui, est l'une des
gloires de la Rome moderne. Ce cardinal recherchait les tableaux de
premier ordre, les tapisseries de grande tournure; il n'admettait rien de
vulgaire, l'art avant tout et dans tout. C'est le côté le plus glorieux de
la puissance qu'il eut à Rome pendant les quinze années que dura le pon-
tificat du pape son oncle. Maître de la correspondance avec les nonces, il
les excitait à l'instruire des belles choses qu'ils voyaient et rencontraient;
dispensateur des bénéfices, des avantages, des récompenses, des gran-
deurs et des progrès de la fortune de tant de subordonnés et de ser-
viteurs ambitieux, il lui était facile d'attendre d'eux toute complaisance,
tout empressement à le satisfaire; au reste, c'était, de leur part, se
prêter à de fort beaux agréments.

Entre autres sources de détails, c'est à celles de ce genre que j'ai
porté mes attentions. Je me suis beaucoup adonné à l'examen de la cor-
respondance de plusieurs nonces de ce temps : celle du nonce Guido Ben-
 
Annotationen