Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (11.1861)

/,8() GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

mes par les artistes qui se proposent d'exposer. Les autres membres avaient été, con-
formément à la décision du 20 août, désignés par l'administration des beaux-arts et par
la quatrième classe de l'Institut.

Le Moniteur annonce que le jury a commencé l'examen des quatre cent vingt-huit
demandes parvenues au secrétariat général, et posé quelques principes qui doivent pré-
sider à l'organisation de l'exposition.

— Les expositions que la Société des Amis des arts de Lyon organise chaque année
ont depuis longtemps le privilège d'attirer la foule et d'éveiller l'attention de la critique.
Les artistes de Paris, comme ceux de la province et de l'étranger, tiennent à honneur
de s'y faire représenter, et les amateurs de Lyon ne manquent jamais de faire bon accueil
aux œuvres remarquables qu'on leur adresse. Les acquisitions faites à la suite de la
dernière exposition ont dépassé la. somme de 42,000 francs.

La Société des Amis des arts annonce pour le 10 janvier 1862 l'ouverture de son
Salon annuel. Les envois doivent être parvenus à Lyon, au siège de la Société, le
1er décembre prochain. Des artistes éminents se proposent de prendre part à cette
solennité, et nous engageons nos amis à répondre a l'appel qui leur a été adressé par le
comité d'organisation. Les portes du palais des Champs-Élysées resteront fermées en
1862, et l'exhibition de Londres, on le sait déjà, n'ouvrira les siennes qu'à un petit
nombre d'œuvres privilégiées. L'exposition de Lyon ne peut donc manquer d'être, pour
les artistes et pour les curieux, la véritable fête de Tannée prochaine.

— La ville de Laon vient de voter l'érection d'une statue au maréchal Sérurier, qui
est né dans son sein et est mort, gouverneur des Invalides. La municipalité aurait
désiré, dit-on, qu'elle fût confiée à M. Doublemard, prix de Rome et pensionnaire de la
ville pendant plusieurs années. Mais le conseil général, qui a voté les fonds, a de son
côté témoigné l'intention qu'une commission, composée de juges indépendants et com-
pétents, jugeât entre M. Doublemard et M. Carrier de Belleuse. Celui-ci est également
enfant du département de l'Aisne, et ses travaux lui ont conquis dans ces dernières
années une brillante notoriété. Nous ne saurions qu'applaudir à l'idée de ce concours.
Limité entre deux concurrents, le concours serait peu compliqué, et le prix facile à
décerner. Ce serait, au reste, sur une moindre échelle, continuer l'exemple que le gou-
vernement lui-même a donné récemment à propos de l'Opéra.

— Nous avons le plaisir d'annoncer que la collection de plombs historiés trouvés*
dans la Seine et recueillis par M. Arthur Forgeais vient d'être achetée par S. M. l'em-
pereur sur sa cassette particulière. L'ensemble de cette collection, unique dans son
genre, sera placée au musée de Cluny, où elle ira compléter brillamment les quelques
rares spécimens de l'ancien Paris. Il n'avait pas fallu moins de quatorze ans de recher-
ches et de sacrifices de tout genre pour réunir ces matériaux si utiles à l'histoire de
l'art, des mœurs et des transformations successives de Paris depuis le xiiiu jusqu'au
xvie siècle. M. Arthur Forgeais va prochainement faire paraître une description pitto-
resque et historique de sa collection. La première série aura pour titre : Méreaux des
corporations des métiers. M. Darcel, dans le tome VI de la-Gazette, page 40, a déjà
entretenu nos lecteurs de cette curieuse collection.

Le directeur : EDOUARD HOUSSAVE.

V A RIS.

IMPRIMERIE 1) li J. CLAYE, RUE SAINT-BENOIT, 7