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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 6
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Lagrange, Léon: Exposition régionale des beaux-arts à Marseille, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0568

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EXPOSITION DES BEAUX-ARTS A MARSEILLE. 551

On voit ainsi se développer un abrégé de l'histoire de la gravure, depuis
la Nativité de Martin Schôngauer, la Passion, la Mélancolie si Y Enfant
prodigue d'Albert Durer, le Moine Sergius de Lucas de Leyde, les
Femmes au Zodiaque et le Massacre des Innocents de Marc-Antoine,
jusqu'aux portraits de Masson, de Nanteuil et d'Édelinck, en passant par
la pièce aux Cent Florins, le Rembrandt appuyé, le Christ au Roseau de
Van Dyck, les€oltzius, les Paul Ponce, les Bolswert, sans oublier Gallot,
Valentin Lefebvre, Mellan et Poilly. Au milieu de ces maîtres se repré-
sentent encore les Parrocel, et Constantin, auteur de cinq eaux-fortes
dont M. Pons est probablement seul à posséder des épreuves.

Si nous avons aussi longuement insisté sur l'exposition de Marseille,
c'est que jamais exposition régionale ne nous a paru répondre mieux au
but qu'elle se proposait. Le nombre et la qualité des objets exposés
méritent l'attention des hommes de goût. Les érudits ont pris plaisir à
voir sortir de la nuit de l'oubli tant d'artistes méconnus, et surtout ces
peintres et sculpteurs du Midi de la France, qui s'élèvent à plus d'une
centaine. Des tableaux d'une importance historique bien souvent con-
statée sont venus là faire vérifier leurs titres en pleine lumière. C'a été,
pour plus d'une œuvre et plus d'un homme, l'heure d'une discussion
suprême, qui ne se renouvellera pas de longtemps. Enfin, cette exposi-
tion a fourni aux amateurs provençaux l'occasion de s'affirmer en public.
Il nous a paru curieux de préciser le nombre de ceux qui y ont pris
part ; nous en avons compté cent quatre-vingt-trois pour la ville de Mar-
seille, cinquante-trois pour Aix, trente-deux pour Avignon, dix-neuf
pour les autres localités de la Provence, clu Comtat et du Languedoc.

Vienne maintenant le Manchester français, les organisateurs de cette
vaste exposition nationale sauront à quelles portes frapper : les exhibi-
tions régionales leur ont préparé les voies. Pour ce qui concerne le
Midi de la France, ils n'auront qu'à suivre les traces de la commission de
l'exposition marseillaise. Le zèle et l'intelligence de cette commission ont
en effet laissé bien peu à faire.

LÉON LA GRANGE.
 
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