DOCUMENTS INÉDITS SUR RAPHAËL.
du pape où l'on a exécuté laBataille de Constantin, ou de restituer les
cinquante ducats, plus le châssis et la toile sur laquelle on devait peindre -
Y histoire du duc. Mais celui-ci tint bon pour la restitution de l'argent,
et le lh mai il écrivait à Pauluzzi :
« Tâchez d'avoir les cinquante écus de la succession de Raphaël d'Urbin, car
n'ayant jamais pu obtenir de sa main notre tableau, nous ne voulons pas le faire exé-
cuter à Rome. »
En persistant dans ses sollicitations, Pauluzzi eut à s'excuser du re-
tard; il prévenait que, à la date du 7 juillet, on n'avait pu encore en
finir avec le contrat de vente de la maison de Raphaël au cardinal Accolii,
vente qui devait produire de quoi payer la dette; mais aussitôt que l'on
a été d'accord sur la vente1, Alphonse envoya une procuration pour tou-
cher la somme, à la date du \ h août.Mais Pauluzzi, ayant quitté Rome au
mois de septembre, laissa le soin et la gloire de retirer cet argent à son
successeur Énée Pio qui, finalement, le 17 janvier 1521, en trans-
met l'agréable nouvelle au prince avec une lettre qui ne donne pas une
trop favorable idée du respect que les héritiers de Santi portaient au
duc de Ferrare.
Voici la lettre de Pio :
«Avec la plus grande fatigue,-j'ai eu les cinquante ducats pour le compte de Raphaël
d'Urbin, car les héritiers disaient que ledit Raphaël avait donné différentes choses à
Voire Excellence, et le seigneur J.-B. d'Aquilal'un des commissaires, no voulait
absolument pas consentir au payement, mais le dataire, qui est un fort aimable
homme, leur fit comprendre en ami que Votre Seigneurie très-illustre ne réclamerait
pas une telle misère s'il n'était pas sûr qu'elle fût créancière, et c'est ainsi que j'ai
été payé, mais en si grande quantité de petite monnaie qu'il a fallu y perdre un
ducat. Sur cette somme j'ai donné en trois fois à M. Julien Nasello, pour l'expédition
de la Conseroaloria, soixante-huit ducats d'or et septjules, ce que, do toute manière,
j'enverrai parle premier courrier qui viendra.
Si nous résumons les faits exposés dans cette notice, il nous semble
que nous avons contribué à en découvrir de nouveaux propres à jeter
quelque lumière sur la vie glorieuse de Raphaël Santi. Ses rapports avec
le duc de Ferrare, inconnus jusqu'à présent, résultent des documents
1. Dans le Journal historique des archives toscanes, t. IV, p. '2i8, M. Charles Milanesi a
publié et illustré le bref de Léon X, ;\ la date du 20 octobre 1526 , par lequel on confirme l'ac-
quisition do la maison de Raphaël en faveur du cardinal Pierre Accolti. Cette maison était
située dans le Bourg, et on l'a démolie sur l'ordre du pape Alexandre VII, pour rendre plus
vaste la place qui est devant Saint-Pierre.
i. Jean-Baptiste Branconio de l'Aquila, l'un des exécuteurs testamentaires.
du pape où l'on a exécuté laBataille de Constantin, ou de restituer les
cinquante ducats, plus le châssis et la toile sur laquelle on devait peindre -
Y histoire du duc. Mais celui-ci tint bon pour la restitution de l'argent,
et le lh mai il écrivait à Pauluzzi :
« Tâchez d'avoir les cinquante écus de la succession de Raphaël d'Urbin, car
n'ayant jamais pu obtenir de sa main notre tableau, nous ne voulons pas le faire exé-
cuter à Rome. »
En persistant dans ses sollicitations, Pauluzzi eut à s'excuser du re-
tard; il prévenait que, à la date du 7 juillet, on n'avait pu encore en
finir avec le contrat de vente de la maison de Raphaël au cardinal Accolii,
vente qui devait produire de quoi payer la dette; mais aussitôt que l'on
a été d'accord sur la vente1, Alphonse envoya une procuration pour tou-
cher la somme, à la date du \ h août.Mais Pauluzzi, ayant quitté Rome au
mois de septembre, laissa le soin et la gloire de retirer cet argent à son
successeur Énée Pio qui, finalement, le 17 janvier 1521, en trans-
met l'agréable nouvelle au prince avec une lettre qui ne donne pas une
trop favorable idée du respect que les héritiers de Santi portaient au
duc de Ferrare.
Voici la lettre de Pio :
«Avec la plus grande fatigue,-j'ai eu les cinquante ducats pour le compte de Raphaël
d'Urbin, car les héritiers disaient que ledit Raphaël avait donné différentes choses à
Voire Excellence, et le seigneur J.-B. d'Aquilal'un des commissaires, no voulait
absolument pas consentir au payement, mais le dataire, qui est un fort aimable
homme, leur fit comprendre en ami que Votre Seigneurie très-illustre ne réclamerait
pas une telle misère s'il n'était pas sûr qu'elle fût créancière, et c'est ainsi que j'ai
été payé, mais en si grande quantité de petite monnaie qu'il a fallu y perdre un
ducat. Sur cette somme j'ai donné en trois fois à M. Julien Nasello, pour l'expédition
de la Conseroaloria, soixante-huit ducats d'or et septjules, ce que, do toute manière,
j'enverrai parle premier courrier qui viendra.
Si nous résumons les faits exposés dans cette notice, il nous semble
que nous avons contribué à en découvrir de nouveaux propres à jeter
quelque lumière sur la vie glorieuse de Raphaël Santi. Ses rapports avec
le duc de Ferrare, inconnus jusqu'à présent, résultent des documents
1. Dans le Journal historique des archives toscanes, t. IV, p. '2i8, M. Charles Milanesi a
publié et illustré le bref de Léon X, ;\ la date du 20 octobre 1526 , par lequel on confirme l'ac-
quisition do la maison de Raphaël en faveur du cardinal Pierre Accolti. Cette maison était
située dans le Bourg, et on l'a démolie sur l'ordre du pape Alexandre VII, pour rendre plus
vaste la place qui est devant Saint-Pierre.
i. Jean-Baptiste Branconio de l'Aquila, l'un des exécuteurs testamentaires.