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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 19.1865

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Nr. 5
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Mantz, Paul: Musée rétrospectif, [5], La Renaissance et les temps modernes: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18741#0495

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’œuvre chez lord Hertford. Son beau moment, c’est 1760, et il fut, à
certains égards, le plus exact représentant du style Louis XV pendant la
seconde période de ce règne.

Enfin Gouthière vint. A son origine, il est, ainsi que nous l’avons
remarqué, de l’école de Mme Dubarry; mais il suit la mode en sa marche
rapide, il hâte même ses évolutions, et l’artiste préféré de Marie-Antoi-
nette, ce sera Gouthière.

Beaucoup d’œuvres lui sont attribuées au musée rétrospectif. Un
nom illustre abrège les recherches, et, de même que tous les bijoux du
xvie siècle sont de Benvenuto, tous les bronzes du temps de Louis XVI
sont de Gouthière. Nous sommes sans armes pour discuter ces attribu-
tions ou pour en confirmer l’exactitude. Attendons qu’un peu de lumièer
se soit faite dans ces obscurités. Signalons cependant le charmant en-
crier qui appartient à M. Double et qui aurait été ciselé pour Marie-
Antoinette, les deux chenets décorés de trophées exposés par M. d’Yvon
et quelques autres objets encore chez lord Hertford et chez la plupart des
amateurs qu’a séduits l’art exquis de la dernière heure du xvme siècle.

Mais tous les cuivres dorés du temps de Louis XVI ne sont pas de
Gouthière. Il existe dans la collection de M. Double, et aussi dans celle de
lord Hertford, une paire de flambeaux d’un goût charmant. Nous repro-
duisons, d’après l’exemplaire que possède le premier de ces amateurs,
un de ces flambeaux. Des guirlandes de fleurs ornent le petit vase ou le
récipient qui doit contenir la bougie, et se répètent, sensiblement accrues,
au centre de la tige, que décorent aussi des têtes dé chérubins ou
d’amours. Or ces flambeaux, aussi délicats de forme, aussi fins de cise-
lure que les œuvres les mieux réussies de Gouthière, portent, assure-
t-on, le nom de Martincourt. C’est un maître sans gloire, et qui cependant
n’est pas tout à fait inconnu. Cité parmi lés fondeurs en cuivre, dans un
almanach de 1785, il vivait encore en 1791. Il a fort bien fait de signer
les flambeaux de M. Double. Les marchands, ennemis de toute justice,
vendaient autrefois des Hobbéma pour des Ruysdaël. Qui sait si beaucoup
de Gouthière ne sont pas des Martincourt ?

Le garde-meuble de la couronne, ce musée inconnu, a bien voulu se
dessaisir pour quelque temps d’une lanterne qui est suspendue aujour-
d’hui à l’entrée de la salle où sont exposées les armures de l’Empereur.
Cette lanterne, cylindrique dans ses dispositions générales, mais ornée
de festons et de guirlandes retombantes, est une merveille d’élégance; il
est peu d’œuvres qui caractérisent mieux le style Louis XVI. Les cuivres,
dorés et ciselés à ravir, y jouent sur une monture d’émail bleu qui sup-
porte la cage de verre. Quel complément d’information cette lanterne
 
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