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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Nr. 5
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Sédille, Paul: L' architecture moderne à Vienne, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0503

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L’ARCHITECTURE MODERNE A VIENNE.

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Ferstel restera donc, par ses œuvres variées et excellentes, un des
artistes les plus éminents, au milieu de ce groupe d’architectes de talent
auxquels est incombée la tâche lourde, mais glorieuse, de construire une
ville nouvelle. Toutefois, avec de si grandes qualités de savoir et de goût,
avec une facilité remarquable d’assimilation, cet éminent architecte aura
manqué assurément de conviction ; il n’aura pas eu la foi, cette vertu
supérieure qui seule peut pousser l’artiste en dehors des voies connues,
l’entraîner à la recherche de son idéal propre et lui inspirer une œuvre
vraiment originale.

Sur le flanc gauche du nouveau Parlement, dans une position oblique
peu expliquée par le plan environnant, a été bâti le nouveau Palais de
justice1 par l’architecte Wielemans. Elève de Hansen, il s’est affranchi bien
hardiment des doctrines classiques de son professeur. Son édifice est en
Renaissance allemande très accentuée, de celle que nous pourrions rap-
procher des ruines du château de Heidelberg, ou même confondre avec
les compositions flamandes des de Vries et des Dietterlin. Assurément, on
se représente plus aisément l’immuable justice abritée sous les colon-
nades antiques du palais voisin, le nouveau Parlement, que derrière ce
monument aux formes fantaisistes et à pignons dentelés. Les façades du
nouveau Palais de justice sont, d’ailleurs, de bonnes silhouettes et sont
ornées de détails variés et ingénieux.

A l’intérieur, au delà d’un premier vestibule, s’étend une salle des
pas perdus enveloppée sur trois côtés de deux étages de portiques super-
posés. Au fond, un escalier droit, monumental, se divise à mi-étage en
deux révolutions latérales. Sur le palier intermédiaire, faisant fond, une
grande figure de la Justice siège dans une niche encadrée d’une abondante
architecture. Un plafond lumineux, porté par une charpente en fer bien
apparente, couvre cette salle ornée de peintures et d’arabesques. Nous
constatons avec regret, sous les voûtes des portiques, certaines peintures
décoratives qui présentent des reliefs ornementaux simulés d’un goût peu
acceptable. En somme, une œuvre intéressante, nous oserions même dire
amusante, si nous ne parlions pas dans le temple de Thémis.

(La fin prochainement.)

PAUL SÉDILLE.

'I. La position singulière et désavantageuse de cet édifice a été adoptée, dit-on,
pour ne pas enlever au palais Auenperg, situé en arrière, la vue de la Itingstrasse.

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