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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 1
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Hymans, Henri: Quentin Matsys, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0021

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Non moins qu’aux autres maîtres, ces observations s’appliquent à
Quentin Matsys. Certes il s’appuie sur la tradition ; la nature ne lui
apparaît point encore dégagée du souvenir de ses devanciers, de
l’onction de Memling, —encore vivant à l’époque où lui-même prend
place parmi les peintres, — delà symétrique rigidité de RogierVan der
Weyden. Quelle erreur, pourtant, de voir en lui un fanatique du
passé, impénétrable au progrès jusqu’à rester stationnaire, jusqu’à
repousser comme superflue, sinon corruptrice, l’accession des sources
nouvelles d’étude que d’autres auront puisées dans la contemplation
des œuvres du Pérugin, de Léonard ou de Raphaël! Pareille thèse
est en contradiction formelle avec son œuvre, quelque peine que l’on
éprouve à y opérer un classement méthodique.

Du reste, voici, d’après Fornenberg, la description de la princi-
pale pièce de la maison du peintre. Elle nous met en présence d’une
décoration absolumentconforme au goût du temps. «C’est, dit l’auteur,
une frise commençant aux fenêtres et finissant à l’angle opposé. Elle
se compose d’une série de compartiments de forme ronde et ovale,
de banderoles, de grotesques, de festons au milieu desquels se jouent
des génies, le tout en camaïeu. A droite en entrant, les colonnes
impériales avec la devise Plus oiiltre, supportées par des génies. Dans
l’angle opposé, du côté de la cheminée, au haut bout de la pièce, au-
dessus de l’endroit où se met la table, une galerie en perspective avec
quatre joueurs de flûte figurés au naturel. »

Fornenberg ajoute que ces peintures, endommagées déjà de son
temps, étaient parmi les dernières de leur auteur, et datées de 1528.

Donc, voici Matsys, quelque lenteur qu’il y ait pu mettre, finis-
sant par se rallier aux principes de la Renaissance, et, très certaine-
ment, la gravité de ses pages religieuses ne donne point le change
sur la libre allure de ses sujets profanes.

Eminent portraitiste, il se débarrassera de toute contrainte dans
une branche où ses contemporains, maniéristes endurcis dans leurs
sujets de la légende, aiment à affirmer leur amour du réel.

L'Ecole d’Anvers, à défaut de liens historiquement prouvés avec
les maîtres du moyen âge, se révèle assez précisément dans les bois de
certains livres publiés avant la fin du xve siècle. Gérard Leeu, venu
de Gouda en 1485, pour exercer à Anvers son métier d’imprimeur,
ne tarda pas à donner des volumes parfois illustrés d’une manière
remarquable. Sa vie du Christ, de Ludolphele Chartreux : Dcit Boeck
avn dm leven ons heeren Jhesu Christi, imprimée en 1488, renferme
 
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