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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: La technique de la bijouterie ancienne, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0170

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fait une sorte de coussin qui atténue la violence et la sécheresse du
coup de ciselet et leur permet d’unir dans leur travail la douceur et
l’énergie du modelé.

L’auteur croit que le ciment était connu des Grecs, et cela d’après
leurs œuvres même, mais qu’il ne l’était pas des artisans du moyen
âge. D’abord, le moine Théophile n’en parle pas, puis sur l’autel d’or
de Bâle, conservé au Musée de Cluny, qui est le plus important monu-
ment d’or repoussé que l’on connaisse, E. Fontenay nous a fait
remarquer, au fond des plis, certains traits plus profonds et arrêtés
brusquement. Pour lui ils sont le résultat de coups trop forts donnés
au ciselet qui, n’étant pas soutenu par la résistance d’un mastic sous-
jacent, a creusé un sillon dans l’or. Il ne remarque point d’accident
de même nature dans les œuvres antiques obtenues par le repoussé.
Nous n’avons pu vérifier si aucun mastic ne soutient les reliefs de
l’autel de Bâle, mais nous rappelons qu’il existe sur le casque
d’Amfreville-sous-les-Monts, conservé au Musée du Louvre, et qui
appartient aux époques indéterminées des invasions barbares, des
pâtes que nous avions cru être des émaux désagrégés par un long
séjour dans l’eau et que M. Germain Bapst, qui lui aussi est joaillier,
prétend être des mastics placés sous les reliefs d’or en partie disparus
aujourd’hui. Un autre praticien, M. Froment Meurice, ne croit pas
qu’il ait été possible d’exécuter une pièce aussi importante par ses
dimensions et ses reliefs que l’autel de Bâle, et avec de l’or aussi
mince, sans le secours d’une matière quelconque sous-jacente offrant
quelque résistance au burin.

Le foret était connu des Egyptiens.

D’abord les trous percés dans les bijoux épais,comme le sont cer-
tains anneaux, suffisent à le démontrer ; mais les peintures le confir-
ment en montrant des ouvriers en train de le manier. C’est le vilebre-
quin à archet, encore usité aujourd’hui, qui fait mouvoir le foret qui
y est emmanché.

Un vilebrequin de construction analogue a été trouvé à Nocera,
avec des pinces en fer à chauffer, et des limes de bronze utilisables
peut-être seulement pour le bois. E. Fontenay ne reconnaît pas de
trace de l’emploi de la lime dans aucun des bijoux antiques qu’il a
étudiés. A propos d’un pendant de collier légué par le duc de Luynes
au Cabinet des Antiques et des Médailles, il remarque que la tête
de femme en or repoussé qui le compose est soudée sur une plaque
de fond qui n’est point ébarbée sur les bords.

« L’or employé pour le travail du repoussé était mince et mou,
 
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