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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 3
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Le Breton, Gaston: L' Hercule de Puget au musée de Rouen
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0259

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L’HERCULE DE PUGET.

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nouvelle intitulée Suzanne ou la terre normande, parue clans la Revue
de Rouen, de 1847, a raconté les péripéties de cette statue, empruntées
aux sources du roman. L’auteur s’était rendu au Vaudreuil pour y
rechercher le trace des peintures de Jean Coste, mais il n’y trouva
plus le château gothique qu’il cherchait. Tout, au contraire, lui rappelait
le séjour de Puget au Yaudreuil, et les deux groupes exécutés par lui
pour Claude Girardin. Mais, en réalité, de tout cela il ne restait plus
que la légende suivant laquelle Puget, en exécutant son groupe de
Janus et de la Terre, avait voulu rendre la nature normande dans
toute sa vigueur, sa fraîcheur et son abondance , et n’avait pu
rencontrer cette véritable image de la beauté normande qu’il rêvait,
que sous les traits d’une vachère de Mrne Claude Girardin, laquelle
était aussi sa filleule. Elle lui avait servi de modèle pour sa statue
de Cybèle. Mais de cette œuvre du maître il ne restait plus que des
fragments qui étaient apparus à l’auteur du roman comme venant de
sortir de terre, mutilés et épars, sur lesquels on retrouvait encore
la main puissante du maître qui les avait exécutés.

Sous cette apparence de roman que l’habile écrivain avait choisie,
pour rappeler le séjour de Puget au Yaudreuil, se cache pour nous un
fond de vérité; c’est qu’en effet il est supposable que le groupe de Puget,
n’ayant pas résisté aux injures du temps, ses fragments ont été disper-
sés, et se cachent peut-être sous quelque sillon profond, que la charrue
du laboureur n’a pas creusé assez avant pour les tirer de l’oubli.

Quant à VHercule terrassant l’hydre de Lerne, rien ne dit qu’il n’avait
pas éprouvé quelques avaries avant son déplacement, et qu’il n’est pas
arrivé au château de laLonde privé déjà d’une partie de ses bras. La
fragilité de leurs extrémités, les tenons en fer qui les assujettissaient,
et les difficultés de l’enlèvement et du transport, pourraient peut-être
justifier cette crainte. La Révolution en détruisant ce château de la
Londe n’a pas épargné la statue. Précipitée de son piédestal, tout son
poids a dû porter dans le choc sur le genou et une partie de la jambe
gauche qui ont dû voler en éclats, sans laisser ainsi aucune trace.
Mais elle a survécu quand même au vandalisme de ses démolisseurs.

Le château de la Londe, éloigné de celui du Yaudreuil de près de
25 kilomètres, avait une importance considérable, si l’on en juge
aujourd’hui par une partie de ses fondations qui subsistent encore, et
par le plan qui appartient à M. le Cordier Bigars de la Lon de, le petit-
fils de son dernier propriétaire, le marquis de la Londe, président à
mortier au parlement de Normandie, à l’époque de la Révolution,
lequel ayant alors émigré à l’étranger, eût ses biens confisqués. A
 
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