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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
son retour, il vint habiter Versailles, et fut maire de cette ville
depuis 1815, jusqu’au 4 mars 1830, époque de sa mort. Le plan de
l’ancien marquisat de la Londe, qui nous a été si obligeamment com-
muniqué par un des descendants de la famille date de 1786, il nous
montre exactement la disposition symétrique du parc, telle que nous
l’avions reconstituée, par la pensée, lorsque nous fimes exécuter les
fouilles du bassin qui amenèrent la découverte delà tête et des frag-
ments de la statue. Les bassins sont espacés sur ce plan à une égale
distance les uns des autres, et entourés de plates-bandes à motifs
réguliers. Le parterre à la française, situé derrière le château,
venait aboutir vers la campagne, et se terminait par un mur, au pied
duquel était un fossé ou saut de loup, dont il reste encore la trace
actuellement, du côté de la commune de Saint-Ouen du Tilleul.
Le devant du château était occupé par la cour d’honneur à
laquelle faisait suite une très longue avenue, traversée par l’ancienne
route de Bourtheroulde à Elbeuf.
A la Révolution, le château et les terres du marquisat de la Londe
ayant été confisqués et vendus comme biens nationaux, ce fut un
nommé Lemercier qui devint l’acquéreur du château et de ses dépen-
dances. Il le démolit en grande partie, et fit argent de ses matériaux;
ainsi que des arbres de l’avenue et du parc, qui l’aidèrent à solder
son acquisition.
Nous avons vu précédemment, qu’à la même époque, d’autres
acquéreurs de biens nationaux abattaient 2,300 arbres du parc du
Vaudreuil, et qu’on emportait sur des bateaux les tableaux et les
objets d’art du château. 11 n’y aurait donc rien d’invraisemblable à
ce que l’Hercule de Puget fût arrivé par cette voie à la Londe; sa
disparition du château du Vaudreuil semble, du reste, concorder
avec cette mention qui est faite seulement de son piédestal, laissé
vide, sur la vente des cinq vergés et demi d’avoine, du 30 messidor
an II, dont il a été parlé déjà, c’est-à-dire en juillet 1794. — Le
marquis de la Londe avait alors émigré à l’étranger, et conséquem-
ment ce ne devait pas être par son fait, que l’Hercule était transporté
du Vaudreuil à Elbeuf, par bateau, et de là, par terre, à la Londe.
Des troubles politiques ayant eu lieu à plusieurs reprises diffé-
rentes, dans cette commune, ce fut très probablement dans un de ces
moments d’effervescence que la statue fut renversée, et que ses débris
jonchèrent le soi de l’enclos où ils ont été retrouvés.
Mais il faut nous borner dans ces détails sur la Londe, pour dire
quelques mots, en terminant, sur le mérite artistique de l’œuvre
GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
son retour, il vint habiter Versailles, et fut maire de cette ville
depuis 1815, jusqu’au 4 mars 1830, époque de sa mort. Le plan de
l’ancien marquisat de la Londe, qui nous a été si obligeamment com-
muniqué par un des descendants de la famille date de 1786, il nous
montre exactement la disposition symétrique du parc, telle que nous
l’avions reconstituée, par la pensée, lorsque nous fimes exécuter les
fouilles du bassin qui amenèrent la découverte delà tête et des frag-
ments de la statue. Les bassins sont espacés sur ce plan à une égale
distance les uns des autres, et entourés de plates-bandes à motifs
réguliers. Le parterre à la française, situé derrière le château,
venait aboutir vers la campagne, et se terminait par un mur, au pied
duquel était un fossé ou saut de loup, dont il reste encore la trace
actuellement, du côté de la commune de Saint-Ouen du Tilleul.
Le devant du château était occupé par la cour d’honneur à
laquelle faisait suite une très longue avenue, traversée par l’ancienne
route de Bourtheroulde à Elbeuf.
A la Révolution, le château et les terres du marquisat de la Londe
ayant été confisqués et vendus comme biens nationaux, ce fut un
nommé Lemercier qui devint l’acquéreur du château et de ses dépen-
dances. Il le démolit en grande partie, et fit argent de ses matériaux;
ainsi que des arbres de l’avenue et du parc, qui l’aidèrent à solder
son acquisition.
Nous avons vu précédemment, qu’à la même époque, d’autres
acquéreurs de biens nationaux abattaient 2,300 arbres du parc du
Vaudreuil, et qu’on emportait sur des bateaux les tableaux et les
objets d’art du château. 11 n’y aurait donc rien d’invraisemblable à
ce que l’Hercule de Puget fût arrivé par cette voie à la Londe; sa
disparition du château du Vaudreuil semble, du reste, concorder
avec cette mention qui est faite seulement de son piédestal, laissé
vide, sur la vente des cinq vergés et demi d’avoine, du 30 messidor
an II, dont il a été parlé déjà, c’est-à-dire en juillet 1794. — Le
marquis de la Londe avait alors émigré à l’étranger, et conséquem-
ment ce ne devait pas être par son fait, que l’Hercule était transporté
du Vaudreuil à Elbeuf, par bateau, et de là, par terre, à la Londe.
Des troubles politiques ayant eu lieu à plusieurs reprises diffé-
rentes, dans cette commune, ce fut très probablement dans un de ces
moments d’effervescence que la statue fut renversée, et que ses débris
jonchèrent le soi de l’enclos où ils ont été retrouvés.
Mais il faut nous borner dans ces détails sur la Londe, pour dire
quelques mots, en terminant, sur le mérite artistique de l’œuvre