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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
En somme, l’atelier d’Oiron a fabriqué de la grosse poterie; mais
aucun document, quel qu’il soit, n’indique, ne laisse même supposer
qu’il ait fabriqué des faïences fines comme les nôtres, ni que les
Gouffier aient eu la moindre part à leur fabrication.
Le problème se pose donc aujourd’hui, comme il y a quatorze ans :
d’où viennent ces faïences?
II.
L’inventaire après décès de François de la Trémoille 1, dressé au
château de Thouars le 20 janvier 1542, contient la description2 d’un
« cabinet et de sa garde-robe », situés à côté de la chambre du
défunt.
Ce cabinet élégamment « garny de tapisserye de taffetas jaulne
et violet avec un tapis vellu de Turquie », paraît être une sorte de
petit salon ou de boudoir, comme nous le dirions aujourd’hui. Une
armoire renferme des menus objets rares et précieux, des « pate-
nostres » de jais, de corail et d’améthyste, de la verrerie italienne,
des coffrets, « la saincture de la feue royne de Cicille 3, estant en ung
estuy », un « grand myrouer ardent », « dix-neuf petits tableaux en
paincture (miniatures) », etc.
Dans le nombre figurent : « Deux coppes (coupes) de terre de
Saint-Porchayre » et « une grande boueste plate en carré de deux
pieds de long, en laquelle a esté trouvé deux sallières de Saint-
Porchayre ».
Trente-cinq ans plus tard, en 1577, l’inventaire après décès de
Louis III de la Trémoille, fils du précédent, dressé au même château
de Thouars 4, contient encore la mention suivante : « Au cabinet de
Monseigneur... en une fenestre ou armoyre de ung des cabinetz de
mondict seigneur, a esté trouvé de la vesselle de terre d’Angleterre
et d’aultre faicte à Saint-Porchayre ».
Il ressort des textes qui précèdent :
1. Inventaire de François de la Trémoille et comptes d’Anne de Laval publiés
d’après les originaux par Louis de la Trémoille, Nantes, Grimaud, 1887. J’ai fait
pour ce volume une première notice sur les faïences de Saint-Porchaire (p. 111).
Quelques paragraphes de cette notice sont reproduits dans le présent travail.
2. P. 28 et suiv.
3. Anne de Savoie, femme de Frédéric d’Aragon, roi de Naples et de Sicile, et
grand'mère d'Anne de Laval, femme de François de la Trémoille.
4. Communiqué par M. le duc de la Trémoille.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
En somme, l’atelier d’Oiron a fabriqué de la grosse poterie; mais
aucun document, quel qu’il soit, n’indique, ne laisse même supposer
qu’il ait fabriqué des faïences fines comme les nôtres, ni que les
Gouffier aient eu la moindre part à leur fabrication.
Le problème se pose donc aujourd’hui, comme il y a quatorze ans :
d’où viennent ces faïences?
II.
L’inventaire après décès de François de la Trémoille 1, dressé au
château de Thouars le 20 janvier 1542, contient la description2 d’un
« cabinet et de sa garde-robe », situés à côté de la chambre du
défunt.
Ce cabinet élégamment « garny de tapisserye de taffetas jaulne
et violet avec un tapis vellu de Turquie », paraît être une sorte de
petit salon ou de boudoir, comme nous le dirions aujourd’hui. Une
armoire renferme des menus objets rares et précieux, des « pate-
nostres » de jais, de corail et d’améthyste, de la verrerie italienne,
des coffrets, « la saincture de la feue royne de Cicille 3, estant en ung
estuy », un « grand myrouer ardent », « dix-neuf petits tableaux en
paincture (miniatures) », etc.
Dans le nombre figurent : « Deux coppes (coupes) de terre de
Saint-Porchayre » et « une grande boueste plate en carré de deux
pieds de long, en laquelle a esté trouvé deux sallières de Saint-
Porchayre ».
Trente-cinq ans plus tard, en 1577, l’inventaire après décès de
Louis III de la Trémoille, fils du précédent, dressé au même château
de Thouars 4, contient encore la mention suivante : « Au cabinet de
Monseigneur... en une fenestre ou armoyre de ung des cabinetz de
mondict seigneur, a esté trouvé de la vesselle de terre d’Angleterre
et d’aultre faicte à Saint-Porchayre ».
Il ressort des textes qui précèdent :
1. Inventaire de François de la Trémoille et comptes d’Anne de Laval publiés
d’après les originaux par Louis de la Trémoille, Nantes, Grimaud, 1887. J’ai fait
pour ce volume une première notice sur les faïences de Saint-Porchaire (p. 111).
Quelques paragraphes de cette notice sont reproduits dans le présent travail.
2. P. 28 et suiv.
3. Anne de Savoie, femme de Frédéric d’Aragon, roi de Naples et de Sicile, et
grand'mère d'Anne de Laval, femme de François de la Trémoille.
4. Communiqué par M. le duc de la Trémoille.