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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 5
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Renan, Ary: Torcello, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0450

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TORCELLO.

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désignent du geste. A droite, une figure de jeune homme demi-nu,
portant une croix, dont la tête n’est pas ceinte d’une auréole et dont
le geste est un geste de refus. Puis viennent une Vierge debout et un
saint Nicolas assis portant un enfant sur ses genoux ; entre ces deux
figures, plusieurs petits enfants s’empressent vers saint Nicolas.

C’est certainemen la porte du paradis que saint Pierre indique du
geste. Les enfants sont placés là comme représentant par excellence
l’état d’innocence des âmes. Quant à la figure demi-nue, elle paraît
destinée à rendre cette idée que le baptême est une introduction
dans la vie bienheureuse; on pourrait l’appeler le néophyte. Cette
figure humaine, à peine ceinte d’une légère étoffe, est préparée pour
la cérémonie lustrale qui lui ouvrira la porte du paradis, et par ana-
logie avec le Baptiste, elle porte la croix qui est l’accessoire ordinaire
de ce dernier.

Tel est, dans son ensemble, ce curieux monument iconographique.
N’est-ce pas, en quelque sorte, la peinture type, le commentaire plas-
tique complet de ces paragraphes de l’Apocalypse :

« Et dédit mare mortuos qui in eo erant : et mors et infernus dederunt mortuos
suos, qui inipsis erant; et jiulicatum est de singulis secundum opéra ipsorum.

Et infernus et mors missi sunt in stagnum ignis. Ilæc est mors secunda.

Et qui non inventas est in Libro vitæ scriptus, missus est in stagnum ignis ? »

Signorelli et Michel-Ange se débarrasseront plus tard des épisodes
accessoires ; ils se borneront à peindre l’ascension des élus et la
chute des réprouvés. La descente du Christ aux enfers, la résurrection
des justes, l’appel des corps, le pèsement des âmes ne tenteront plus
leurs pinceaux. Dans toute notre mosaïque, un seul personnage nous
paraît difficile à expliquer : l’ange de la quatrième zone qui tient en
main un objet constellé. Un examen attentif fait sur place élucidera
sans doute cette dernière obscurité, si l’on n’accepte pas notre hypo-
thèse.

La mosaïque de la nef de droite. —Au fond de la nef de droite,
dans l’absidiole de la chapelle du Saint-Sacrement, on voit un autre
échantillon de l’art de la mosaïque au xuc siècle : c’est un Christ
assis, d’un beau caractère, tenant l’Évangile d’une main, et bénissant
de l’autre selon le rite grec. Cette grave figure est flanquée des deux
archanges Michel et Gabriel, fort semblables de dessin aux mêmes
archanges que nous avons décrits à la seconde zone de la grande
mosaïque. Les trois personnages se détachent sur un fond d’or.
 
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