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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 6
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Michel, André: Salon de 1888, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0495

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SALON DE 1888.

453

Ah! si M. Carolus Duran voulait, comme il pourrait aider à cette
désirable réforme! C’est lui qui a le plus fait pour le règne de la
peluche; il serait digne de lui de contribuer à la démoder dans la
peinture où elle s’attarde. Y consentira-t-il? je n’ose l’espérer, puisque
c’est dans la peluche qu’il a peint le charmant portrait de sa fille, et
qu’il en a même placé un coupon derrière la belle tête de notre cher
Français, qui n’a pourtant pas l’habitude d’en faire usage. Le portrait
est d’ailleurs superbe; enlevé de main de maître, dans la lumière,
digne pendant de la puissante pochade d’après Alphonse Karr,
exposée cet hiver aux Mirlitons.

M. Doucet, ancien prix de Rome, semble vouloir prendre assez les-
tement congé du « grand art». Il exposait cet hiver un Fiveo’elock tea
d’une étonnante et inquiétante habileté. Le portrait de femme qu’il
intitule Après le bal est d’un peintre merveilleusement doué et adroit.
Il n’y a plus qu’à souhaiter, je crois, que M. Doucet fasse de ces
grandes qualités un emploi digne d’elles.

Un autre « prix de Rome », M. Gustave Popelin, a peint un très
ressemblant portrait de son père, Claudius Popelin, maître émailleur,
érudit et poète, doctor in utroque. L’œuvre est très distinguée; mais
n’était-ce pas le cas de préciser un peu le décor?

On a toujours beaucoup à dire aux portraits de M. Paul Dubois.
Ils ont le sérieux, la douceur grave et réfléchie qui font le charme de
l’intimité. On voudrait les connaître.

M. Dagnan met aussi dans ses moindres études, en même temps
que la marque d’une rare maîtrise, la confidence d'un esprit sérieux,
d’une conscience scrupuleuse, de cette modestie particulière qui est
celle des forts : — son Breton et sa Bernoise sont de petits cadres, — ils
n’en compteront pas moins dans son œuvre.

M. Raffaelli, dans son portrait de M. de Goncourt, a apporté sa
recherche curieuse du caractère. Je ne crois pas qu’il ait complète-
ment réussi. La pose de son modèle est mal venue; il suffit d’ailleurs
de dire que c’est une pose; la lumière si particulière des yeux ne
semble pas non plus avoir été mise en valeur. La facture des
étoffes et des cadres accrochés aux murs, est d’ailleurs d’une sou-
plesse savoureuse.

MM. Herkommer et Orchardson représentent avec distinction, le
premier avec supériorité, les portraitistes anglais. Une jeune Irlan-
daise, Mlle Mac Causland, expose un portrait de femme, très harmo-
nieux et très original. M. Giron se montre, dans le portrait de
M. L. Prétet," ce que nous le connaissions déjà, excellent peintre; et
 
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