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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 6
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 4, Les peintres florentins du XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0517

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LA RENAISSANCE AU MUSÉE DE BERLIN.

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Les deux scènes de martyre, aussi bien par le genre de composition
que par la grande simplicité de l’exécution, sont entièrement dignes
de la main de Masaccio ; mais ils sont moins attrayants en raison
de la nature du sujet. L'œuvre plus riche de l’Adoration des Rois
témoigne d’une grande habileté et a ce caractère de noblesse que l’on
retrouve dans le Pêcheur de la chapelle Brancacci, l’une des plus
grandioses créations de l’art de tous les temps. Vasari admire princi-
palement, dans l’Adoration, « alcuni cavalli ritratti clal vivo tanto belli
che non si puo meglio desiderare ». Les deux « nomini délia corle degli
tre Re », qui ont attiré l’attention de Arasari par leur costume du temps,
sont évidemment deux nobili de Pise, peut-être bien deux frères sur
la commande de qui les tableaux ont été peints.

Le troisième tableau de la galerie, que je crois pouvoir attribuera
Masaccio, est déjà, rien que par le sujet, une peinture remarquable
pour l’époque; c’est la représentation de la chambre d’accouchement
d’une noble Florentine. Deux ambassadeurs de la République de
Florence, qui se font annoncer par des sonneurs de trompe, traversent
la cour, qui est entourée de colonnes, pour remettre à l’accouchée
des gâteaux et des friandises, tandis qu’en même temps un certain
nombre de nobles dames, qui représentent sans doute des congré-
gations religieuses de femmes, font leur visite de félicitations dans la
chambre de l’accouchée. Il est probable que cette peinture a été faite
pour être offerte en souvenir de cet heureux événement. On connaît
quelques autres tableaux du même genre, destinés à être offerts comme
cadeaux de noce, et, dans le nord, où ils étaient à la mode, on les dési-
gnait sous le nom de plateaux de mariage.

D’après certaines scènes d’intérieur de l’époque, nous voyons
que ces tableaux étaient accrochés, en manière de décoration, aux
murs, aux colonnes et aux cheminées. L’exécution de celui qui nous
occupe prouve, du reste, qu’il était destiné à servir d’ornement. La
peinture en est lâchée, les couleurs en sont si légèrement appliquées
qu’en certains endroits elles laissent transparaître le dessin de
l’esquisse. Par sa disposition, sa perspective, son mouvement et son
expression, cette improvisation décorative rappelle bien les autres
œuvres de l’artiste. Quant aux formes architecturales qu’on y
remarque, on ne peut en tirer un argument contre l’attribution à
Masaccio, attendu que celui-ci a introduit dans la fresque grandiose
de la Trinité, qui se trouve à Santa-Maria-Novella, une salle magni-
fique de la Renaissance.

Pour en finir avec Masaccio, je citerai encore les autres toiles que
 
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