Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 4, Les peintres florentins du XVe siècle
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0530

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
488

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de cet artiste. Des œuvres comme la Vision du saint Bénédictin de la
Badia, comme les Vierges de San-Spirito et du palais Corsini à
Florence ou comme plusieurs des peintures plus petites de la
National Gallery à Londres, ajoutent au charme de la forme et à
la chaste fantaisie de Botticelli une coloration encore plus chaude
et plus riche. Malheureusement l’artiste ne tarda pas à lâcher par
trop la bride à son invention capricieuse et ses dernières œuvres
paraissent quelque peu baroques. La figure de Madone, de Berlin,
avec une vue de Florence dans le fond (n° 101), est un exemple de
cette décadence du talent de Filippino, tandis qu’une autre figure de
Madone plus petite (n° 82), bien qu’également peu heureuse dans les
proportions des figures, est cependant, sous le rapport du sentiment
et du coloris, un bon spécimen de la première manière du peintre,
alors qu’il était encore sous l’influence de son père. Un tableau d’autel
plus grand (n° 96), le Christ en croix adoré par la Vierge et par saint
François et entouré d’anges qui planent, est également une belle œuvre,
dont la conception sérieuse et l’exécution d’une sévérité presque
antique sont encore rehaussées par le fond doré du tableau. Une
petite Allégorie fantastique de la Musique (n° 78 A) est une produc-
tion un peu plus tardive ; elle est à peu près de la même époque
(1502) que les fresques delà chapelle Strozzi à Santa-Maria-Novella,
car on y retrouve la même ornementation du pavage, les mêmes
dessins et les mêmes accessoires.

Vasari cite Raffaellino del Garho comme ayant été le collaborateur
de Filippino pour la décoration de la chapelle Carafla à la Minerva
de Rome. D’après cette indication on a conclu à une influence posi-
tive de Filippino sur cet artiste, qui était à peu près de huit ans plus
jeune que lui et qui avait moins de talent. C’est, je le crois, avec
juste raison, car bien des peintures, qui jusqu’alors avaient été
traditionnellement attribuées à Raffaellino, devraient, si l’on n’admet
pas une corrélation entre les deux artistes, être indiquées comme
œuvres de Filippino, tant elles présentent un caractère de parenté
avec les œuvres de ce maître , au nombre desquelles on compte
un ou deux des beaux tableaux d’autel de la galerie de Berlin.

Dans la Madone avec saint André et saint Sébastien (n° 98), la gamme
des riches couleurs, le ton chaud des chairs, les types de toutes les
figures rappellent si bien Filippino qu’en effet on pense tout d’abord
à lui ; on n’a qu’à comparer cette composition avec le tableau ovale du
palais Corsini. Mais si on l’examine plus attentivement on y reconnaît
cependant non pas la main du maître mais celle d’un successeur. La
 
Annotationen