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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 6
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Michel, Émile: Les Van de Velde, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0535

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LES VAN DE VELDE.

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Le Ryks Muséum possède aujourd’hui plusieurs de ces dessins
exécutés par ordre des Etats généraux et qui furent autrefois donnés
à l’amiral Tromp, car ils figurent dans l’inventaire dressé après sa
mort et quelques-uns de leurs cadres richement sculptés sont ornés de
ses armes. Outre ces dessins faits à la plume sur des panneaux à fond
blanc, nous trouvons également à Amsterdam un grand tableau peint
à l’huile, provenant de l’ancienne salle des Modèles de marine à la
Haye et semblable à d’autres tableaux du même genre qui existent à
Hampton-Court. M. Bredius, qui le premier a déterminé l’attribution
à Willem le Vieux de ces divers ouvrages, constate la ressemblance
de leur exécution avec celle de Willem le Jeune; le style en est
cependant moins naturel, moins vrai, et les flots y sont traités avec
une régularité un peu monotone, à la façon d’écailles imbriquées,
ainsi que faisaient les maitres primitifs.

La réputation de l’artiste s’était répandue au loin et M. Bredius
a trouvé dans les archives la mention de dessins qu’il avait exécutés
pour la ville de Gênes. Deux autres dessins représentant l’un le
Départ de la flotte de Vlieland, l’autre Y Embarquement de l’armée, lui
avaient été également commandés par un certain Jacques Maryn,
mais peut-être avait-il mis trop de retard à les exécuter et, quand il
fut prêt à les livrer, l’amateur refusa de les recevoir. A la requête de
Van de Velde, deux de ses amis, Simon de Vlieger comme lui peintre
de marine et un nommé Barend Cornelisz Klencknecht, chargé d’une
entreprise de navigation entre Amsterdam et Rotterdam et qui occu-
pait ses loisirs à peindre et à dessiner, attestèrent, le 16 mai 1648,
la vérité de la commande, ajoutant comme preuve à l’appui que le
jour même où Maryn confiait à Willem cette commande, il lui avait
offert un souper « avec un poulet rôti arrosé de bon vin ».

Un autre document, également découvert par M. Bredius, nous
prouve que la vie conjugale du peintre n’était pas des plus exemplaires.
Il s’agit de l’aveu fait à sa femme par une de ses domestiques qu’un
enfant qu’elle avait eu pendant qu’elle la servait était de son maitre.
Ce n’est pas d’ailleurs, parait-il, le seul méfait que celui-ci eût à se
reprocher, car une autre servante, amie de la première, se vantait
d’avoir aussi eu de lui un enfant, et « beaucoup mieux tourné »,
ajoutait-elle assez cyniquement.

Le talent de Van de Velde et les services qu’il rendait à l’Amirauté
avaient attiré sur lui l’attention des Anglais. Séduit sans doute par
les avantages que ceux-ci lui offrirent, l’artiste se décida à quitter
son pays pour se mettre à leur solde. Peut-être Charles II l’avait-il
 
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