Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Geymüller, Heinrich von: La vierge à l' Œillet: peinture attribuée à Léonard de Vinci
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0119

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
104

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

jeune artiste devait être amoureux. Est-ce ou non de la fantaisie
de notre part, mais nous croyons sentir dans le haut de cette figure
quelque chose de cet idéal particulier que Léonard s’efforça, pendant
plusieurs années, dit-on, de réaliser devant la belle Joconde.

Après avoir examiné longuement cette oeuvre intéressante,
M. Bayersdorfer nous fit voir la photographie, d’après un dessin du
Musée de Dresde attribué avec raison, selon lui et M. Bode, à Léonard.
Comme on le voit dans la reproduction ci-jointe, c’est une étude
évidente pour la draperie de la poitrine de la Vierge à l’OEillet. Nous
possédions depuis longtemps cette photographie, que nous avions
achetée précisément parce que les particularités de la draperie ne
nous semblaient pas de Léonard. Devant la Vierge de Munich, nous
nous voyons toutefois enclins à revenir sur cette impression. Il
faudra plutôt, peut-être, renoncer à l'idée que Léonard ait été, dès
son enfance, aussi impeccable que l’on pourrait facilement être porté
à le croire en lisant la biographie de Vasari.

En terminant, nous éprouvons le besoin de demander pardon à
nos lecteurs, ainsi qu’aux critiques savants, de nous être exprimé ici
avec autant d’entrainement et, je dirai presque, d’imprudence scien-
tifique. Mais nous confessons n’avoir fait qu’obéir à l’impression si
profonde qui s’est emparée de nous en face de cette peinture. Elle
nous paraît digne d’attirer l’attention la plus sérieuse de tous ceux
qui s’intéressent à Léonard. Peut-être même sera-t-elle destinée à
servir de point de rapprochement entre les deux courants d’opinions
signalés plus haut, courants que nous respectons tous deux et dont,
en face de Verrare humanum est, nous reconnaissons pleinement
l’utilité.

H. DE GE T MULLER.
 
Annotationen