Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 4.1890)

LA MUSE ÉRATO

PAR BOUCHER

uR paraître à son heure indiquée, la
reproduction de la Muse Érato de
François Boucher aurait dû accom-
pagner le compte rendu de l’exposi-
tion organisée à l’École des Beaux-
Arts pour l’œuvre de l’hospitalité, de
nuit1. En commandant cette planche
à M. Albert Ardail, la Gazette des
Beaux-Arts ne prévoyait pas qu’une
circonstance imprévue viendrait ap-
porter un retard à son désir déplacer
cette œuvre charmante sous les yeux de ses lecteurs. Avant d’avoir
pu terminer son travail, l’artiste était astreint par le service mili-
taire à quitter la pointe du graveur pour passer trois ans sous les
drapeaux. Aussitôt libéré, il s’est empressé de donner les dernières
morsures à sa planche interrompue, qui justifie toutes les espérances
qu’avaient fait naître les deux eaux-fortes d’après M. Henner et
Govaert Flink, début heureux qui avait valu à cet élève de M. Charles
Waltner une médaille au Salon de 1887, ainsi que sa reproduction
du portrait de Mme Jarre par Prud’hon, exécutée pour la Gazette.

Le tableau de François Boucher dont sir Richard Wallace s’était
séparé temporairement en faveur de l’exposition rétrospective de
l’hôtel de Chimay, avaitdéjà tenté le burin de l’un des graveurs qui se

1. Voy. Gazette des Beaux-Arts, t. XXXVIII, 2« période, p. 32 (1888}.
îv. — 3e période. 65