Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 4.1890)

LA

LA JEUNESSE DE REMBRANDT

i60 6-163i

TROISIÈME ARTICLE1)

Parmi les compagnons de
la jeunesse de Rembrandt,
Jean Lievens se rapprochait le
plus de lui, par l’âge aussi
bien que par la communauté
des goûts. Après avoir reçu
comme lui les leçons de Last-
man, il était, .comme lui, re-
venu à Leyde dans sa famille;
comme lui, aussi, il cherchait
sa voie et il allait même la
chercher toute sa vie, sans
arriver jamais à une grande
originalité, car, pendant le séjour qu’il fit par la suite en Angleterre,
il devait subir rinfluence de Van Dyck. Pour le moment, à l’exemple
de son jeune compatriote, et avec les mêmes modèles, il se livrait
à cette étude des effets de lumière dont nous relèverons la trace dans
plusieurs de ses peintures ou de ses eaux-fortes de cette époque.

Un autre concitoyen de Lievens et de Rembrandt, moins âgé de
six ou sept ans, allait bientôt aussi se joindre à eux et son nom —
c’est de Gérard Dou que nous voulons parler — est fait pour étonner
en pareille compagnie. Le genre de talent de ce maitre, son exécution
un peu petite et son fini précieux ne laisseraient guère soupçonner,

1. Vojr. Gazette des Beaux-Arts, 3’ période, t. III, p. 98 et 426.