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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Nr. 2
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Fourcaud, Louis de: François Rude, 8
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0148

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FRANÇOIS RUDE

(huitième article1.)

XXIV

e 3 septembre 1837, Rude vient de
descendre dans son atelier, comme
à l’ordinaire, lorsqu’on lui remet
une lettre aussitôt décachetée. Aux
premiers mots, il pense tomber à la
renverse : « Monsieur, vous ne vous
offenserez pas si je vous demandeoù
se trouve Mlle Françoise Rude, votre
sœur et ma mère. Les circonstances
nous ont séparés dès mon bas âge,
mais peut-être, aujourd’hui, me sera-
t-il permis de la revoir... » Rude n’en peut croire ses yeux. Voyons!
Il a mal lu sans doute... D’où est datée la lettre? — De Plombières-lez-
Dijon. De qui est-elle signée? — D’un certain Alexandre Rude. De
qui s’agit-il?— De sa sœur qui habite Paris. Non, décidément, nulle
erreur n’est possible. Ainsi cette Françoise, humble, humiliée, taci-
turne, si timide qu’elle a toujours l’air d’une coupable, cache vérita-
blement une faute et, lui, son frère, qui n’avait pas l’ombre d’un
soupçon, a pu sembler tout accepter, tout couvrir. Le sang lui monte
au visage ; un flot de colère bouillonne en lui ; il froisse le papier, serre
les poings, marche à grands pas, pris de la rage de faire un malheur,
d’aller droit chez sa sœur, de se ruer sur elle. Mme Rude, entrant

1- Voy. Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XXXVII, p. 353 et t. XXXVIII,
p. 103 et 408; 3e période, t. I, p. 213; t. II, p. 583 et t. III, p. 185 et 504.
 
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