Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 4.1890)

LA VIERGE A L’ŒILLET

PEINTURE ATTRIBUÉE A LEONARD DE VINCI

ans l’étude de l’œuvre des grands maî-
tres, il y a une période de leur acti-
vité qui offre beaucoup d’attrait en
même temps que des difficultés parfois
extrêmes. C’est celle de leurs origines.
Dans les ouvrages de cette époque les
particularités caractéristiques de l’ar-
tiste, son individualité commencent à
se manifester. Toutefois, à côté d’elles
et de l’inexpérience juvénile, on ren-
contre l'expression de l’influence du
professeur, et parfois aussi, celle d’un ou même de plusieurs condis-
ciples. On conçoit aisément comment, selon les circonstances, la
proportion dans l’alliage de ces éléments peut varier et combien,
dès lors, sont nombreuses les difficultés de ce genre de recherches,
difficultés accrues encore par le fait que la manière d’un maître se
reflète par des traits communs, plus ou moins nombreux, avec des
nuances diverses, il est vrai, chez plusieurs de ses élèves à la fois.
Si les documents tirés des archives apportent des éléments d’appré-
ciation nouveaux, ce sont surtout les photographies d’après les
œuvres d’art et les dessins originaux des maîtres qui sont devenues
pour ces recherches d’un secours indispensable. On n’exagérera guère
en disant que ce n’est que depuis l’application de la photographie à
ce domaine, que les études tout à fait sérieuses sur le plus grand
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