Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Zais, Ernest: L' ébéniste David Roentgen: nouveaux documents sur sa famille et sa manufacture
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0199

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DAVID ROENTGEN.

181

David donna un nouvel essor à cette fabrique. Elle renfermait cent établis.
Outre les menuisiers on comptait dix ouvriers en bronze et autant de serruriers
et de mécaniciens. L'établissement était situé clans la Pfarrgasse (Rue du Curé).
Pendant quelque temps Roentgen avait pour associé l’horloger Pierre Kinzing
(né le 21 décembre 1745, mort le 1er janvier 1816), un Mennonite, véritable génie
pour ce qui concerne la mécanique. Kinzing fabriquait des pendules à carillon et
des horloges astronomiques. David s’entendait merveilleusement à adapter ces
objets à ses ouvrages. On raconte un trait qui prouve la collaboration de Kinzing
aux ouvrages de Roentgen, et qui montre en même (cmps que David était un
homme d’affaires ingénieux. En 1776, Roentgen transporta une grande quantité
de meubles précieux à Saint-Pétersbourg. 11 obtint une audience auprès de l’im-
pératrice Catherine II. Quoique celle-ci se déclarât la protectrice de David, elle
refusa pour le moment d'acheter aucun de ces meubles à cause des grandes dé-
penses qu’avait occasionnées la guerre contre les Turcs. Cependant l'impératrice fit
à Roentgen l’honneur de venir regarder les meubles le lendemain. L’audience finie,
arriva à Saint-Péterbourg la nouvelle de la victoire navale remportée par les
Russes sur les Turcs près de Tschesmé. Lorsque Catherine vint voir l’exposition
que David .avait faite de ses meubles, ses regards s’arrêtèrent sur un superbe
secrétaire. Ce meuble portait une pendule faite avec beaucoup d’art et surmontée
d’un génie qui arrêtait son burin sur le 6 juillet, date de la bataille de Tschesmé.
C’était Roentgen qui, le matin même, avait gravé ces chiffres sur le cadran. Joyeu-
sement surprise, l’impératrice acheta tout Rassortiment que notre artiste avait
apporté à Saint-Pétersbourg.

Dans les années 1780-1790, la fabrique de David était dans l’état le plus
florissant. Frédéric-Guillaume IL, roi de Prusse, nomma Roentgen, en 1791,
conseiller intime de commerce et quelque temps après agent pour le cercle du
Bas-Rhin de l’Empire, poste qui avait une certaine importance diplomatique.

Les années de la Révolution occasionnèrent à Neuwied une grande agitation.
La ville était le refuge de beaucoup d’émigrés qui y formaient des corps d’armée
pour les envoyer en France combattre la Révolution. Clarac, maréchal de camp,
commandait la division de la garde de chevau-legers et de gendarmes du roi,
corps qui se composait de six cents gentilshommes. Le duc de Fitz-James était
chef du régiment franco-irlandais de Bcrwick, dont la garnison se trouvait près de
l’ancien château de Friedrichstein. Les princes français qui résidaient à Coblence,
publièrent à Neuwied à leurs frais un journal ayant pour titre « Journal des
Princes ou Tocsin de la Révolution ».

Après la retraite des armées des alliés, les émigrés remplirent de nouveau la
ville. Le général Thouvenot, chef de l’état-major de l’armée de Dumouriez, y
établit une manufacture de papiers peints. En même temps le colonel comte de
Sombreuil et un frère du général Charette se fixèrent à Neuwied.

Tandis que dans le commencement, la ville, peuplée d’émigrés, ne faisait que
tirer avantage des troubles de la Révolution, elle eut, au contraire, à partir
de 1795, à souffrir de toutes les horreurs de la guerre. Neuwied essuya, au mois
d’août, le bombardement des Français. Le premier passage du Rhin près de
Neuwied, entrepris par les troupes françaises, eut lieu au mois de septembre de
l’année 1795. Le général Hoche traversa le fleuve le 18 avril 1797.

De grandes pertes, occasionnées par la guerre, firent, en 1796, prendre à
 
Annotationen