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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Nr. 3
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Trabaud, Pierre: Le Della Robbia de Marseille
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0285

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LE DELLA ROBBIA

DE MARSEILLE

es études sur les beaux-arts présentent cet avantage qu’elles
peuvent donner une juste idée des richesses que la France
avait accumulées, pendant une série de siècles ; et de ces
efforts constants, il est résulté un bien considérable : ce qui
était obscurément perdu en province nous est peu à peu
révélé,

Ceci m’est diclé à propos d’une majolique encastrée dans
le mur d'une chapelle sombre de l’église de la Major à Mar-
seille. Trois siècles se sont succédé, sans que le public eût la notion vraie de cette
œuvre d’un ordre supérieur. Et par contre, depuis quelque temps, c’est, pour elle,
une réputation à peu près universelle.

A première vue, un sentiment de pieuse tendresse vous saisit.

Tout le monde connaît les tristesses nobles des scènes de la Passion. Ici, comme
ailleurs, le corps de Jésus repose étendu sur la tombe *. Le corps révèle plus d’ha-
bileté que la tête dont l’expression béate et vieillie lui enlève une partie de sa dignité
virile.

Passons à l’apogée du drame, considérons l’attitude sévère de la Vierge Mère,
sa face à la fois souffrante et réservée, le corps penché vers celui qui n'est plus et
qui sera, selon les pressentiments prophétiques, dans les siècles des siècles. L'École
toscane ne comprit pas autrement la douleur et la sainteté réunies, depuis Michel-
Ange jusqu’à André del Sarte ; car c’est une vérité admise par la plus sûre cri-
tique que les figures se ressemblent dans une même école, et que les physionomies,
comme des formules écrites, ne s’éloignent guère d’un type conventionnel. Quatre
anges semblent vouloir, de leurs ailes éployées, cacher au regard même de Dieu
cette scène de désolation. Ces angiolini plaisent parce qu’ils donnent à la pensée
religieuse une teinte symbolique aérienne ; ils accusent toutefois une complication
dans les procédés et dérogent aux formes sévères des primitifs (V. au Louvre,
Salle des faïences, les n°s 737-738).

Somme toute, le sujet, sans être saisissant d’originalité, aurait, de tout temps, 1

1. Sur le côté apparent, chacune des cases imite le porphyre, violet, vert, violet,
vert.
 
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