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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Nr. 5
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Fourcaud, Louis de: François Rude, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0429

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392

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

voix sont à Simart, tandis qu’il n’en rallie que quatorze et que les
six dernières se donnent à Seurre aîné. Le second tour rend l’espoir
aux partisans de Rude : il monte à dix-sept suffrages, Simart descen-
dant à quatorze et Seurre à quatre. Une voix de plus, au troisième
tour, et la victoire est à lui. Point du tout. La chance tourne
d’inexplicable sorte. Il n’y a plus que seize voix pour Rude et qu’une
pour Seurre aîné, et l’heureux élu, c’est Simart.

Une lettre de Mme Rude à Mme Cécile Moyne nous fait assister à
cette déconvenue : « Tu as su, ma chère Cécile, ce qui vient de se
passer à l’Institut. C’est d’autant plus curieux que Rude ne s'était
même pas présenté. L’Académie des Beaux-Arts, sortant de ses règle-
ments et de ses habitudes, le porte premier candidat; Rude répond à
cet honneur par les politesses d’usage entre gens bien élevés. Mais
voilà qu’au grand étonnement de seize artistes, les premiers de
l'Institut, dit-on, pour le talent et la loyauté, à l’étonnement tout
aussi grand du public, et même à l’indignation générale, on nomme
M. Simart. Comme tout Paris s’est occupé et s’occupe encore de cette
affaire, on veut savoir ce que c’est que le nouvel académicien. La
réponse ordinaire est : Je n’en sais rien; je n’ai jamais rien vu de lui.
Tu dois penser que nous avons pris cette affaire comme toutes celles
du même genre. Nous savons par expérience qu’il ne faut guère
compter sur certaines choses entre les mains de certains hommes.
Nous n’avions rien demandé; nous sommes gros Jeans comme
devant h »

Il est à peine utile de faire remarquer les exagérations d’un tel
récit et l’artifice du détachement dont Mm° Rude y fait parade. Au
vrai, Paris ne s’est guère soucié de cet épisode, triste assurément,
des mœurs académiques. Simart, pour n’être pas absolument illustre,
n’est pas, non plus, absolument obscur. L’amertume d’une profonde
et incurable désillusion perce à chaque ligne de la lettre qu’on vient
de lire et c’est le vrai sentiment de Rude autant que de sa femme.
Une dernière fois, la bataille se livre sur son nom, à la fin d’octobre
de la même année, pour le fauteuil de Ramey fils : Seurre, Jaley,
Jouffroy, Bonnassieux, de Bay, sont portés en même temps que
lui, ainsi que Cavelier et Dantan aîné, candidats de seconde ligne.
Je n’ai trouvé aucun pointage dans les journaux du temps s. Je sais, 1 2

1. Lettre sans date communiquée par M. Bichot-Moyne, de Dijon.

2. Le détail des diverses élections où Rude a été candidat, est emprunté au
registre de l’Académie des Beaux-Arts. J’ai relevé les pointages de voix au Moni-
teur universel.
 
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