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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

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Nr. 6
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0512

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468

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

L’École normale gratuite de dessin, établie dans l’ancien amphi-
théâtre de Saint-Côme auprès du couvent des Cordeliers, n’a pas
cessé, depuis sa création, d’exercer la plus efficace influence sur
la production industrielle de Paris. Le peintre Bachelier en fut long-
temps directeur, et cinq cents élèves en suivaient les cours dans les
dernières années du xvne siècle. C’est dans leurs rangs que se recru-
taient les dessinateurs et les ornemanistes employés dans les princi-
pales fabriques de Paris. Cette institution a été conservée, et sous le
titre d’École nationale des Arts décoratifs, elle continue de répandre
les principes de dessin et les éléments du goût chez la jeunesse
studieuse qui se destine à la composition industrielle. L’amphithéâtre
en forme de pavillon rond à portique, où ils suivent leurs cours, est
un charmant et gracieux édifice datant des dernières années de
Louis XY, mais ses dimensions restreintes sont absolument insuffi-
santes pour recevoir les nombreux élèves qui se pressent dans son
enceinte. Depuis plus de vingt ans, la reconstruction de cette école
est à l’étude et il est très regrettable qu’aucun des projets proposés
n’ait été adopté, afin de remédier à une situation devenue intolérable.

On trouve dans la rue de la Bûcherie un second pavillon à cou-
pole, qui servait autrefois d’école à l’Académie royale de chirurgie.
Cette construction dénaturée par des adjonctions parasites, abrite
aujourd’hui une industrie suspecte. L’École de Chirurgie a été réunie
à l’École royale de Médecine édifiée sous le règne de Louis XY par
l’architecte Gondouin. L’École de Médecine a été depuis plusieurs
années l’objet de travaux d’agrandissement qui ont doublé son
étendue, mais les constructions de Gondouin, pour lesquelles celui-ci
s’était inspiré des monuments antiques, ont été fidèlement respectées.
Le fronton du bâtiment principal renferme un grand bas-relief dû à
Berruer et toute la sculpture décorative a été exécutée par Martin,
habile ornemaniste chargé de composer de nombreux modèles pour
l’industrie du cuivre. La porte d’entrée en fer ajouré, malgré sa belle
exécution, est composée dans un style froid et sans goût ; à l’intérieur,
l’École de Médecine conserve avec une riche bibliothèque, de grandes
tapisseries d’après les dessins de Lebrun, qui lui avaient été offertes
par le roi, et un beau cartel de bois sculpté provenant de l’ancienne
École de Chirurgie. Une partie de ses collections scientifiques est
installée dans un vaste bâtiment du moyen âge, qui servait de réfec-
toire aux Cordeliers.

Le grand établissement des Frères Mineurs appelés les Cordeliers,
avait été fondé par saint Louis. Leur église abritait les tombeaux de
 
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