Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 4.1890

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 3
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24448#0535

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

491

et nous avons liàte d’aborder des œuvres qui intéressent plus direc-
tement l’art décoratif.

L’hôtel du Petit-Luxembourg, situé à la suite du palais, fut cons-
truit pour le cardinal de Richelieu, à l’époque de sa faveur auprès de
la reine Marie de Médicis. La protectrice et le favori ne tardèrent
pas à se vouer une haine mortelle, et le puissant ministre resta en
possession de l’hôtel, qu’il habita jusqu’à la construction du Palais-
Cardinal, et qu’il légua à sa famille. Le Petit-Luxembourg passa
ensuite au prince Henri-Jules de Bourbon-Condé, et sa veuve, la prin-
cesse palatine, Anne de Bavière, en fit son séjour ordinaire. Elle y fit
exécuter, en 1711, sous la direction de l’architecte Germain Boffrand,
des travaux de décoration qui transformèrent cette habitation en une
des plus luxueuses demeures de Paris. Les appartements de réception
du Petit-Luxembourg occupent le premier étage du corps de logis de
gauche, donnant sur la rue de Vaugirard. On y entre par un large
et bel escalier surmonté d’un plafond à écoinçons sculptés, d’un grand
style. Autour de ce degré régnent des arcades à baies autrefois peintes
par Brunetti, et maintenant occupées par de grossiers paysages.
Les portes sont surmontées de figures de génies soutenant des car-
touches. Malgré toutes les restaurations et les remaniements subis
par les pièces qui suivent, on y retrouve encore la noblesse et l’élé-
gance de tout ce qui est sorti du crayon de Boffrand. Le salon prin-
cipal communique par une baie cintrée avec une pièce tendue de
magnifiques tapisseries. Quatre fenêtres, auxquelles répondent des
ouvertures feintes de glace, éclairent ce grand salon ; dans les tru-
meaux se trouvent des panneaux oblongs à encadrements, qui sont
surmontés par d’autres motifs rectangulaires où sont des figures
d’enfants entourant des cartouches et se détachant d’arabesques
délicatement sculptées. Quatre bordures demi-circulaires entourent
les dessus de porte représentant des sujets mythologiques. Un plafond
orné d’une longue frise à personnages et à arabesques, ainsi que de
rosaces en stuc doré, vient donner à cette pièce un cachet de bon goût
et de fantaisie discrète qui fait souvenir du grand salon de l’hôtel de
Samuel Bernard, autre œuvre de Boffrand. La pièce qui vient à la
suite a moins gardé son caractère original. On y remarque cependant
les beaux encadrements delà glace placée sur la cheminée et de celle
lui faisant vis-à-vis, et plus encore quatre beaux dessus de porte en
bois doré, décorés de trophées d’armes. Cette pièce servait probable-
ment autrefois de chambre à coucher ; elle est en partie défigurée par
les amorces d’une alcôve datant de l’époque du premier Empire. La
 
Annotationen