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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 1
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Durrieu, Paul: Alexandre Bening et les peintres du Bréviaire Grimani, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0083

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ALEXANDRE BENING.

69

Ce qui est certain, en tout cas, pour revenir à notre point de
départ, c’est que les œuvres de maître Alexandre Bening annoncent
dans la série des miniatures flamandes et expliquent en quelque
sorte les illustrations du Bréviaire Grimani. Lorsqu’on étudie ces
dernières, soit sur l’original, soit simplement sur les reproductions
qui en ont été données, on y constate, suivant les pages, l’influence
de divers grands artistes, les uns brugeois, les autres gantois. Si
plusieurs d’entre elles peuvent justifier, jusqu’à un certain point, les
attributions souvent proposées à Memling et à Gérard David, d’autres,
au contraire, et en assez grand nombre, par le caractère réaliste des
tètes, rappellent bien plutôt le naturalisme véritablement prodigieux
dont Hugo Van der Goës a marqué ses bergers et son saint Joseph,
dans le tableau central du triptyque des Portinari, à l’hôpital Santa-
Maria-Nuova de Florence. Or les maîtres en question se trouvent
tous également mêlés à la biographie d’Alexandre Bening. A Gand,
maître Alexandre a été en relations étroites avec Hugo Van der Goës,
relations cimentées encore par son mariage. Il a vécu à Bruges, où
la faveur du seigneur de la Gruthuyse lui assurait certainement un
rang très honorable parmi les artistes, à l’époque où Memling et
Gérard David y travaillaient. Ajoutons même encore, si l’on veut,
qu’il a pu connaître Quentin Metsys dans son séjour à Anvers
en 1514.

On comprend ainsi comment s’est formée cette école mixte, ayant
ses attaches à la fois à Gand et à Bruges, cette école par conséquent
Ganto-Brugeoise du Bréviaire Grimani, dans laquelle une si grande
place doit être réservée, comme à un de ses fondateurs, à Alexandre
Bening, le peintre maintenant reconnu du Bo'èce de Louis de Bruges
et de tant d’autres admirables manuscrits.

PAUL DURRIEU.

compte rendu des séances des 16 et 23 juillet 1890, où les conclusions que j’expose
dans le présent travail ont été, de ma part, l’objet d’une communication pour
laquelle je demande à prendre date.
 
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