LE MOUVEMENT DES ARTS
EN
ALLEMAGNE ET EN ANGLETERRE
Une Histoire de l’École de peinture de Nuremberg. — La Question Rembrandt. — Un
article de M. Bode sur le Musée de Berlin. — Les Sculptures de Bamberg. — Les
Ambassadeurs, de Holbein, à la National-Gallery.
’ai consacré à M. Henry Thode la plus grande partie de mon dernier
Mouvement des Arts. L’éminent directeur du Musée Stœdel avait cru
découvrir trois tableaux de Durer : j’ai signalé le fait, j’en ai marqué
l’importance, et je me suis ensuite permis de soutenir que M. Thode
n’avait peut-être pas appuyé sur des preuves définitives l’attribution à Dürer des
trois tableaux en question. Mais l’œuvre authentique de Dürer est déjà assez riche
pour que nous nous consolions aisément de ne pouvoir pas l’enrichir davantage;
et j’ai en revanche essayé démontrer que M. Thode avait rendu à la critique d’art
un précieux service en tirant de l’ombre, pour les mettre au premier rang, trois
peintures admirables.
C’est encore à M. Thode que je vais consacrer la plus grande partie de cette
causerie. Mes lecteurs m’excuseront lorsque je leur aurai dit que M. Thode, vers
le même temps où il s’efforçait d’agrandir la liste des ouvrages de Dürer, a publié
chez l’éditeur Relier, de Francfort, un gros livre sur VÉcole de peinture de Nurem-
berg, depuis les origines jusqu’à Dürer, et que ce gros livre est, sans contredit, un
des plus importants travaux de la critique d’art allemande depuis au moins une
vingtaine d’années.
Ce livre est un produit important de la critique d’art allemande contemporaine,
d'abord, à cause du sujet qu’il traite. L’École de peinture de Nuremberg, du xive à
la fin du xve siècle, a été un foyer d’art si intense, et d’une action si constante,
que je ne connais pas en Allemagne d’école pouvant lui être comparée. L’École
de Cologne a donné plus de chefs-d’œuvre; mais ses chefs-d’œuvre ont été des
manifestations plus individuelles, et sa durée a été moins longue, et puis enfin
elle n’a pas eu cet étonnant caractère de continuité, de lente et graduelle évolu-
tion, qui apparaît, pour peu qu’on suive l’histoire de l'École de Nuremberg depuis
vi. — 3' période. 64
EN
ALLEMAGNE ET EN ANGLETERRE
Une Histoire de l’École de peinture de Nuremberg. — La Question Rembrandt. — Un
article de M. Bode sur le Musée de Berlin. — Les Sculptures de Bamberg. — Les
Ambassadeurs, de Holbein, à la National-Gallery.
’ai consacré à M. Henry Thode la plus grande partie de mon dernier
Mouvement des Arts. L’éminent directeur du Musée Stœdel avait cru
découvrir trois tableaux de Durer : j’ai signalé le fait, j’en ai marqué
l’importance, et je me suis ensuite permis de soutenir que M. Thode
n’avait peut-être pas appuyé sur des preuves définitives l’attribution à Dürer des
trois tableaux en question. Mais l’œuvre authentique de Dürer est déjà assez riche
pour que nous nous consolions aisément de ne pouvoir pas l’enrichir davantage;
et j’ai en revanche essayé démontrer que M. Thode avait rendu à la critique d’art
un précieux service en tirant de l’ombre, pour les mettre au premier rang, trois
peintures admirables.
C’est encore à M. Thode que je vais consacrer la plus grande partie de cette
causerie. Mes lecteurs m’excuseront lorsque je leur aurai dit que M. Thode, vers
le même temps où il s’efforçait d’agrandir la liste des ouvrages de Dürer, a publié
chez l’éditeur Relier, de Francfort, un gros livre sur VÉcole de peinture de Nurem-
berg, depuis les origines jusqu’à Dürer, et que ce gros livre est, sans contredit, un
des plus importants travaux de la critique d’art allemande depuis au moins une
vingtaine d’années.
Ce livre est un produit important de la critique d’art allemande contemporaine,
d'abord, à cause du sujet qu’il traite. L’École de peinture de Nuremberg, du xive à
la fin du xve siècle, a été un foyer d’art si intense, et d’une action si constante,
que je ne connais pas en Allemagne d’école pouvant lui être comparée. L’École
de Cologne a donné plus de chefs-d’œuvre; mais ses chefs-d’œuvre ont été des
manifestations plus individuelles, et sa durée a été moins longue, et puis enfin
elle n’a pas eu cet étonnant caractère de continuité, de lente et graduelle évolu-
tion, qui apparaît, pour peu qu’on suive l’histoire de l'École de Nuremberg depuis
vi. — 3' période. 64