CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
l semble que nous n’ayons eu, au cours des dernières semaines, que
des préoccupations d’art. La Chambre des représentants a profité de
la discussion du budget de l’Intérieur pour examiner d’un peu près
diverses questions qui se rattachent à notre organisation artistique,
laquelle, comme vous savez, a des rapports multiples avec l'État. 11 souffle, à n’en
pouvoir douter, un vent de réforme, et l’on n’a pas vu sans intérêt les pouvoirs
publics donner l’importance d’un débat législatif à un certain nombre de points
qui constituent pour les artistes l’objet de très sérieuses préoccupations. Il a pu se
faire que l’examen dont il s’agit n’ait pas révélé toujours une compétence absolue,
que partant toutes les idées émises ne soient pas d’une réalisation possible ou
immédiate; on n'en doit pas moins se féliciter d’avoir vu se produire des considé-
rations inspirées par le très louable désir d’améliorer l’ordre de choses existant.
La critique, en pareille matière, vaut l’assurance d’un progrès.
Peu de questions méritent un plus sérieux examen que celle de l’enseignement
des Beaux-Arts, concentré presque exclusivement aux mains de l’État. Étant donné
la très haute valeur reconnue de nos jours, comme élément de culture intellec-
tuelle, à tout l’ensemble des manifestations artistiques, c’est là, en effet, une
question d’importance vitale.
Rendons au gouvernement belge cette justice qu’il ne s’est à aucun moment
désintéressé des moyens de contribuer à l’élévation du niveau de l’art. Propor-
tionnellement aux ressources de la nation, l’initiative de l’État est parvenue à
créer des choses vraiment remarquables. L’État s’est fait le promoteur d’entre-
prises ayant servi tout ensemble à mettre en lumière le talent des artistes, à
propager dans la foule le goût des arts, enfin à associer leur concours à l’exaltation
des gloires de la patrie. Que d’une part beaucoup de choses restent à faire, que, de
l’autre, beaucoup aient été insuffisamment réalisées, c’est probable et même évident.
On n’en doit pas moins reconnaître que, depuis soixante ans, l’effort n’ait été des
plus remarquables et n’atteste une vitalité artistique, dont bien des pays, plus
grands que le nôtre, ne fournissent pas l’équivalent. C’est à cause même de l’im-
portance de ce passé que s’imposent aujourd’hui des préoccupations d’avenir,
préoccupations dont le Roi lui-même a donné l’exemple en instituant un prix de
vingt-cinq mille francs pour le meilleur travail, sur le moyen d’élever de plus en
plus le niveau de l’art national. Problème complexe assurément, et dans la solu-
tion duquel la conduite générale de l’enseignement figure comme un facteur de
première importance.
l semble que nous n’ayons eu, au cours des dernières semaines, que
des préoccupations d’art. La Chambre des représentants a profité de
la discussion du budget de l’Intérieur pour examiner d’un peu près
diverses questions qui se rattachent à notre organisation artistique,
laquelle, comme vous savez, a des rapports multiples avec l'État. 11 souffle, à n’en
pouvoir douter, un vent de réforme, et l’on n’a pas vu sans intérêt les pouvoirs
publics donner l’importance d’un débat législatif à un certain nombre de points
qui constituent pour les artistes l’objet de très sérieuses préoccupations. Il a pu se
faire que l’examen dont il s’agit n’ait pas révélé toujours une compétence absolue,
que partant toutes les idées émises ne soient pas d’une réalisation possible ou
immédiate; on n'en doit pas moins se féliciter d’avoir vu se produire des considé-
rations inspirées par le très louable désir d’améliorer l’ordre de choses existant.
La critique, en pareille matière, vaut l’assurance d’un progrès.
Peu de questions méritent un plus sérieux examen que celle de l’enseignement
des Beaux-Arts, concentré presque exclusivement aux mains de l’État. Étant donné
la très haute valeur reconnue de nos jours, comme élément de culture intellec-
tuelle, à tout l’ensemble des manifestations artistiques, c’est là, en effet, une
question d’importance vitale.
Rendons au gouvernement belge cette justice qu’il ne s’est à aucun moment
désintéressé des moyens de contribuer à l’élévation du niveau de l’art. Propor-
tionnellement aux ressources de la nation, l’initiative de l’État est parvenue à
créer des choses vraiment remarquables. L’État s’est fait le promoteur d’entre-
prises ayant servi tout ensemble à mettre en lumière le talent des artistes, à
propager dans la foule le goût des arts, enfin à associer leur concours à l’exaltation
des gloires de la patrie. Que d’une part beaucoup de choses restent à faire, que, de
l’autre, beaucoup aient été insuffisamment réalisées, c’est probable et même évident.
On n’en doit pas moins reconnaître que, depuis soixante ans, l’effort n’ait été des
plus remarquables et n’atteste une vitalité artistique, dont bien des pays, plus
grands que le nôtre, ne fournissent pas l’équivalent. C’est à cause même de l’im-
portance de ce passé que s’imposent aujourd’hui des préoccupations d’avenir,
préoccupations dont le Roi lui-même a donné l’exemple en instituant un prix de
vingt-cinq mille francs pour le meilleur travail, sur le moyen d’élever de plus en
plus le niveau de l’art national. Problème complexe assurément, et dans la solu-
tion duquel la conduite générale de l’enseignement figure comme un facteur de
première importance.