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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Kreutzberger, Maurice: Théodore Deck, céramiste, 1823 - 1891
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0096

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

leurs; il expérimentait sans cesse, toujours d’après les recettes des anciens potiers
persans, arabes, maures, etc., pour retrouver les reflets métalliques et les compositions
des argiles. Il avait découvert la véritable voie dans laquelle on devait diriger les
recherches. Après de longs tâtonnements et de coûteux essais, il trouva des cou-
leurs jusqu’alors inconnues dans la fabrication de la faïence ; un bleu qui, par les
céramistes, est appelé « bleu Declc », un jaune d’or et ce merveilleux céladon
introduit depuis peu dans la fabrication de la manufacture de Sèvres. Après tant
de travaux, il avait acquis une grande érudition dans les choses qui concernent
son art; aussi n’aurai-je garde d'oublier, en citant les œuvres de Deck, son livre
sur la faïence, qui parut dans la « Bibliothèque de l’Enseignement des Beaux-
Arts ». A la suite de l’histoire, il parle de la fabrication. Il donne en quelques
pages toutes les recettes et les procédés qui lui coûtèrent une vie de travail et de
nombreux sacrifices d’argent. Il n’était pas riche, et, pour livrer avec un tel désin-
téressement tous les secrets du métier, il fallait qu’il fût beaucoup plus épris de
son art que des succès retentissants et des ventes fructueuses.

Bien souvent, en pensant à Deck, je n’ai pu m’empêcher de le comparer aux
artistes du moyen âge et de la Renaissance. Gomme eux il avait une âme naïve;
il avait aussi leur profond amour de la beauté et cette tendresse presque enfan-
tine des maîtres primitifs pour l’art religieux. Sa vie s’est passée à la recherche
de couleurs rares, de compositions pour les émaux, de mille recettes nouvelles
dont les céramistes les plus routiniers ont été forcés de reconnaître la valeur. En
un mot, il a relevé et modernisé un art qui menaçait de se perdre; c’est un mérite
que sauront lui reconnaître tous les hommes compétents.

MAURICE KREUTZBERGER.

qu’une copie du Vase de l’Alhambra rapportée spécialement pour lui par le baron
Davillier.

2° Un pavillon entièrement construit en faïence pour M. Xavier Luce, de Marseille.

3» L’exposition de Deck, en 1867, où figurèrent des œuvres céramiques décorées par
Gluck, Ranvier, Anker, Legrain, etc.

4° Pour Francfort, en 1873, des revêtements pour une maison de style Renaissance.

3» En 1878 un grand panneau représentant un paysage de style italien et, en plus,
deux panneaux à fond d’or, « La Peinture » et « la Gravure ».

6» A l’exposition d’Amsterdam, deux panneaux de M. Ehrmann, la Navigation et le
Commerce.

7» En 1889, son céladon nouvellement découvert ainsi qu’une splendide collection de
plats à figures.
 
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