LES ARTISTES CONTEMPORAINS
TH. RIBOT
ien peu d’existences d’artiste auront été plus
nobles et d’un plus fier exemple que celle du
peintre Théodule Ribot. On ne sait, lorsqu’on
l’a connu, ce qu’il faut le plus admirer en lui
ou de la droiture de son caractère ou de la
mâle énergie et de la belle tenue de son talent.
Au surplus, l’homme moral et l’artiste ne fai-
saient qu’un et se valaient; de cette étroite
harmonie un ensemble d’ouvrages aura été la résultante qui s’offre
à nous avec une admirable et bien rare unité. Depuis ses productions
exposées en 1861, jusqu’aux derniers travaux sortis de son pinceau,
tout se lie, tout se tient, tout est homogène : comme son tempéra-
ment, l’oeuvre entier du peintre nous apparaît tout d’une pièce.
Ribot (Théodule-Augustin) naquit à Saint-Nicolas-d’Attez, dans
le département de l’Eure, le 8 août 1823. Son père, géomètre arpen-
teur, voulut que son fils embrassât une carrière industrielle et, s’il
lui apprit la géométrie et le dessin, ce ne fut pas, et loin de là, en
vue de seconder les aptitudes artistiques dont le jeune homme
donnait déjà des preuves marquées. Ce père, trop prudent, ne
croyait évidemment pas à la peinture. Empêché jusqu’à vingt et un
ans de manier un pinceau, Ribot ne trouva même pas à la mort de son
père, la libre disposition de son avenir. Devenu chef de la famille,
ayant charge de sa mère et de ses sœurs, il eut pour les faire vivre
tous les courages et fit successivement tous les métiers. Il fut d’abord
teneur de livres dans une maison de draperie à Elbeuf ; puis il vint
chercher fortune à Paris, n’ayant encore exécuté, en fait de pein-
TH. RIBOT
ien peu d’existences d’artiste auront été plus
nobles et d’un plus fier exemple que celle du
peintre Théodule Ribot. On ne sait, lorsqu’on
l’a connu, ce qu’il faut le plus admirer en lui
ou de la droiture de son caractère ou de la
mâle énergie et de la belle tenue de son talent.
Au surplus, l’homme moral et l’artiste ne fai-
saient qu’un et se valaient; de cette étroite
harmonie un ensemble d’ouvrages aura été la résultante qui s’offre
à nous avec une admirable et bien rare unité. Depuis ses productions
exposées en 1861, jusqu’aux derniers travaux sortis de son pinceau,
tout se lie, tout se tient, tout est homogène : comme son tempéra-
ment, l’oeuvre entier du peintre nous apparaît tout d’une pièce.
Ribot (Théodule-Augustin) naquit à Saint-Nicolas-d’Attez, dans
le département de l’Eure, le 8 août 1823. Son père, géomètre arpen-
teur, voulut que son fils embrassât une carrière industrielle et, s’il
lui apprit la géométrie et le dessin, ce ne fut pas, et loin de là, en
vue de seconder les aptitudes artistiques dont le jeune homme
donnait déjà des preuves marquées. Ce père, trop prudent, ne
croyait évidemment pas à la peinture. Empêché jusqu’à vingt et un
ans de manier un pinceau, Ribot ne trouva même pas à la mort de son
père, la libre disposition de son avenir. Devenu chef de la famille,
ayant charge de sa mère et de ses sœurs, il eut pour les faire vivre
tous les courages et fit successivement tous les métiers. Il fut d’abord
teneur de livres dans une maison de draperie à Elbeuf ; puis il vint
chercher fortune à Paris, n’ayant encore exécuté, en fait de pein-