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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 2
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0163

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L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

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son aspect, lorsqu’on a établi au milieu de la pièce un cabinet de
consultation. Fort heureusement cette construction provisoire n’a
atteint aucune des sculptures de la boisererie qui conserve encore
ses casiers démeublés et les panneaux aux angles arrondis, dans les
médaillons desquels sont retracés, avec une délicatesse charmante,
des enfants symbolisant la chimie et l’étude des sciences naturelles.
Il faut espérer que cet ensemble, dont les éléments sont actuellement
dispersés, sera un jour rétabli dans son état primordial.

De même que l’Hôtel des Invalides est un des types les plus com-
plets de l’architecture du règne de Louis XIV, l’Ecole militaire
caractérise parfaitement l’esthétique de la dernière période de
Louis XV. Ce vaste monument, conservé dans toute son intégralité,
est l’un de ceux qui honorent notre école d’architecture dirigée alors
par Gabriel, par Louis et par Antoine, et à laquelle nous devons les
bâtiments de la place de la Concorde, la Monnaie, le Palais-Royal et
le Grand Théâtre de Bordeaux. L’École militaire, commencée en 1752
et terminée en 1773, montre le changement radical qui s’était intro-
duit dans les dispositions architecturales depuis un demi-siècle.
Malgré le grandiose de ses proportions, aucune concession n’y est
faite au luxe fastueux comme Mansard l’avait pratiqué aux Inva-
lides; tout y porte le caractère à la fois simple et vigoureux de sa
destination spéciale. En même temps les aménagements intérieurs y
sont traités avec un soin que l’on chercherait vainement dans les
galeries dénudées de l’Hôtel des Invalides.

La façade principale de l’École militaire a été reportée en arrière
afin de terminer l’aspect du vaste espace du Champ-de-Mars. Gabriel
a admirablement réalisé ce programme et il est à désirer que nos
neveux retrouvent cette perspective aujourd’hui interceptée par des
constructions industrielles, héritage de la dernière exposition uni-
verselle. Le pavillon central formant avant-corps, composé de deux
étages, est surmonté par un entablement corinthien; il est orné de
dix grandes colonnes et de balcons en saillie et accompagné de deux
ailes moins colossales destinées à faire valoir la masse du bâtiment
principal. La même disposition se retrouve dans la cour intérieure
autour de laquelle règne un portique à colonnes et que terminent
deux pavillons servant de piédestaux à des génies déployant
les plans des batailles de Fontenoy et de Lawfeldt, ainsi qu’une
grille d’un beau travail, dont le fronton a perdu son cartouche
armorié. Il serait trop long de décrire les nombreux motifs qui
se trouvent sculptés sur les frontons et sur le comble du pavillon cen-
 
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