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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
libre carrière à ses tendances que dans la décoration de la salle des
Maréchaux qu’il a composée de panneaux sculptés sur lesquels se
détachent en or des couronnes, des guirlandes et des instruments de
guerre. La corniche, appuyée sur des consoles à casques, soutient un
plafond en voûte; la cheminée, de proportions grandioses, est sur-
montée d’une glace à cadre sculptée et enrichie d’une profusion de
guirlandes et de mascarons de bronze. Quatre larges panneaux sont
occupés par des peintures de Lepaon, reproduisant des événements
militaires du règne de Louis XV. Auprès de ce salon est un cabinet
revêtu de charmantes boiseries du même style et d’une cheminée
ornée de carquois de bronzes dorés et précieusement ciselés.
Les pièces occupées par le général commandant l’École supérieure
de la Guerre se composent d’une salle à manger dont la cheminée est
d’une disposition pleine d’harmonie, de plusieurs chambres ornées
de boiseries sculptées et dorées et enfin d’un élégant salon à panneaux
dorés, tout à la fois sobre d’ornementation et riche d’exécution, pour
lequel Gabriel s’est inspiré des meilleurs motifs de Delafosse et de
Lalonde.
V
LE FAUBOURG ET LE QUARTIER S AINT - ANT OINE.
La longue et large rue qui conduit de la place de la Bastille à la
place des Nations perd chaque jour sa physionomie originale. Nous nous
rappelons avoir connu le faubourg Saint-Antoine bordé de maisons
remontant presque toutes au commencement du siècle dernier, et
dont les fenêtres à petits carreaux étaient ornées de balcons ou
d’appuis en fer d’un gracieux travail. Elles ont disparu une à une pour
faire place à des cités, à des établissements industriels et à des voies
nouvelles. Celles qui subsistent sont défigurées par des enseignes
commerciales et par des adjonctions parasites. Çà et là cependant nous
remarquons encore quelques vestiges d’anciennes demeures ; trois
mascarons de l’époque de Louis XIV (n° 89) ; de beaux appuis de
fenêtre de style Louis XVI (n° 138); d’autres balcons du même style
à la maison n° 156. Non loin de cette dernière demeure (n° 210)
existait la brasserie de Santerre, avant qu’elle n’eût été transportée
rue Notre-Dame-des-Champs, dans le pavillon de Montmorency-
Laval dont nous avons parlé. Cet hôtel, où se prépara la journée du
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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
libre carrière à ses tendances que dans la décoration de la salle des
Maréchaux qu’il a composée de panneaux sculptés sur lesquels se
détachent en or des couronnes, des guirlandes et des instruments de
guerre. La corniche, appuyée sur des consoles à casques, soutient un
plafond en voûte; la cheminée, de proportions grandioses, est sur-
montée d’une glace à cadre sculptée et enrichie d’une profusion de
guirlandes et de mascarons de bronze. Quatre larges panneaux sont
occupés par des peintures de Lepaon, reproduisant des événements
militaires du règne de Louis XV. Auprès de ce salon est un cabinet
revêtu de charmantes boiseries du même style et d’une cheminée
ornée de carquois de bronzes dorés et précieusement ciselés.
Les pièces occupées par le général commandant l’École supérieure
de la Guerre se composent d’une salle à manger dont la cheminée est
d’une disposition pleine d’harmonie, de plusieurs chambres ornées
de boiseries sculptées et dorées et enfin d’un élégant salon à panneaux
dorés, tout à la fois sobre d’ornementation et riche d’exécution, pour
lequel Gabriel s’est inspiré des meilleurs motifs de Delafosse et de
Lalonde.
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LE FAUBOURG ET LE QUARTIER S AINT - ANT OINE.
La longue et large rue qui conduit de la place de la Bastille à la
place des Nations perd chaque jour sa physionomie originale. Nous nous
rappelons avoir connu le faubourg Saint-Antoine bordé de maisons
remontant presque toutes au commencement du siècle dernier, et
dont les fenêtres à petits carreaux étaient ornées de balcons ou
d’appuis en fer d’un gracieux travail. Elles ont disparu une à une pour
faire place à des cités, à des établissements industriels et à des voies
nouvelles. Celles qui subsistent sont défigurées par des enseignes
commerciales et par des adjonctions parasites. Çà et là cependant nous
remarquons encore quelques vestiges d’anciennes demeures ; trois
mascarons de l’époque de Louis XIV (n° 89) ; de beaux appuis de
fenêtre de style Louis XVI (n° 138); d’autres balcons du même style
à la maison n° 156. Non loin de cette dernière demeure (n° 210)
existait la brasserie de Santerre, avant qu’elle n’eût été transportée
rue Notre-Dame-des-Champs, dans le pavillon de Montmorency-
Laval dont nous avons parlé. Cet hôtel, où se prépara la journée du
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