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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 2
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0171

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L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

147

Pour rentrer dans la vieille ville, il faut traverser la place de la
Bastille, où l’on voit indiqué sur le sol, le périmètre de la forteresse
commencée par Charles V et terminée sous Charles VI. Rien 11e
subsiste de ce remarquable monument dont la façade principale
portait les statues de Charles VI, d’Isabeau de Bavière, de leurs
deux fils et de saint Antoine, placées sous des dais. Au delà des
fossés du château s’ouvrait la porte Saint-Antoine, construite sous
Henri II, pour enfermer la Bastille dans l’enceinte de Paris. Les
sculptures de cet arc ont été attribuées par diverses traditions à
Jean Goujon et à Paul-Ponce Trébatti ; le monument avait été
restauré et agrandi en 1670 par Blondel; il fut démoli en 1777 pour
faciliter la circulation. Les deux figures couchées du xvie siècle repré-
sentant la Seine et la Marne, qui décoraient l’arc de la grande baie
de cette porte, furent alors appliquées sur le mur d’une terrasse
qui soutenait le boulevard Saint-Antoine. Elles servirent ensuite
d’entrée à l’hôtel que Caron de Beaumarchais fît bâtir, en 1790, par
l’architecte Lemoine de Couson, dit le Romain *. La demeure de
Beaumarchais fut démolie pour l’agrandissement de la place de la
Bastille et pour l’établissement du canal Saint-Martin ; les deux
divinités marines furent alors transportées au Musée de l’hôtel de
Cluny où elles figurent dans le jardin. La ville fit en même temps
détacher des murailles de cette maison une suite de huit paysages
ornés de ruines et peints par Hubert Robert, qui furent disposés
dans une galerie spéciale de l’Hôtel de Arille. Ces peintures, sauvées
comme par miracle de l’incendie de 1871, ont été restaurées et sont
maintenant placées dans les appartements du préfet. Deux statues de
François Anguier, Y Espérance et la Sûreté publique, provenant égale-
ment de la porte Saint-Antoine, avaient été recueillies parLenoir au
Musée des monuments français. On les employa ensuite à décorer la
façade de Saint-Roch, avant de leur donner un abri définitif à
l’Hôtel Carnavalet. La rue Amelot, qui commençait à la tourelle
d’angle de la maison de Beaumarchais, conserve plusieurs habitations
qui datent de la fin du siècle dernier ; l’une d’elles (n° 138), qui
semble avoir été le petit hôtel de Mme de AVaxheim, renfermait des
boiseries de l’époque de Louis XVI, qui sont passées chez un
marchand.

Trois demeures historiques donnent un intérêt tout particulier à
la rue Saint-Antoine. La première située à l’angle de la rue du Petit- I.

I. V. Krafft et Ransonnelte, Les Maisons les plus remarquables de Paris.
 
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