LA SCULPTURE A FERRARE.
199
Ambrogio Borgognoni de Milan. Il a signé son oeuvre. On lit, en effet,
au-dessous du sarcophage : « Ambrosii Mediolanensis opus 1475. »
Ambrogio était-il allé à Florence ou avait-il simplement étudié les
œuvres des sculpteurs florentins travaillant à Ferrare? On ne sait.
Toujours est-il que la Vierge, l’enfant Jésus et les deux anges en
adoration rappellent par leur attitude et par leur expression Antonio
Rossellino. Dans le monument que nous décrivons, Ambrogio da
Milano, ce nous semble, n’a pas dû exécuter tout lui-même. Il aura
laissé à l’un de ses compagnons le soin de sculpter les cinq saints,
dont les proportions nous paraissent un peu courtes, et où l’on ne
constate pas le style magistral dont témoigne la magnifique figure
de Roverella. Enfin, il est difficile d’admettre qu’Ambrogio soit pour
quelque chose dans la médiocre statue de saint Georges.
Si, dans plusieurs de ses parties, le tombeau de Roverella prête
à quelques critiques, l’ensemble en est plein de noblesse et de
charme. Le marbre, très poli, a pris une teinte chaude, très sédui-
sante. On ne saurait refuser son admiration à la beauté sévère
du personnage principal, à la grâce de la Vierge, à la naïveté de
l’enfant Jésus, à l’expression religieuse des saints, au dessin et à
l’exécution des candélabres, tous différents les uns des autres, qui
garnissent les pilastres. Ambrogio da Milano travailla aussi, comme
architecte, à la loggia des marchands de drap et de soie qui est adossée
à l’un des côtés de la cathédrale et qui fut commencée en 1473. On
lui attribue de charmantes ornementations dans le palais ducal
d’Urbin. Le 27 juillet 1494, il figura comme témoin au testament de
Giovanni Santi, père de Raphaël, à Urbin. M. Michèle Calvi cite de
lui des ouvrages à Todi et à Spolète. En 1504, Ambrogio da Milano
n’existait plus. Il eut un fils, nommé Cristoforo, qui suivit la même
carrière que lui et dont il sera bientôt question.
Parmi les sculptures conservées à Ferrare, il en est quelques-
unes dons les auteurs nous sont inconnus. De ce nombre est le tom-
beau de Borso dans un des cloîtres de la Chartreuse '. Tel est le cas
encore pour un joli bas-relief placé, dans l’église de Saint-Dominique
derrière le maître-autel. Ce bas-relief, exécuté vers la fin du
xve siècle, représente la Vierge avec l’enfant Jésus debout sur elle et
bénissant. Les deux figures sont excellentes. Celle de Jésus, en
particulier, est d’une grâce exquise. 1
1. Nous donnons en tête de page une reproduction de ce tombeau.
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Ambrogio Borgognoni de Milan. Il a signé son oeuvre. On lit, en effet,
au-dessous du sarcophage : « Ambrosii Mediolanensis opus 1475. »
Ambrogio était-il allé à Florence ou avait-il simplement étudié les
œuvres des sculpteurs florentins travaillant à Ferrare? On ne sait.
Toujours est-il que la Vierge, l’enfant Jésus et les deux anges en
adoration rappellent par leur attitude et par leur expression Antonio
Rossellino. Dans le monument que nous décrivons, Ambrogio da
Milano, ce nous semble, n’a pas dû exécuter tout lui-même. Il aura
laissé à l’un de ses compagnons le soin de sculpter les cinq saints,
dont les proportions nous paraissent un peu courtes, et où l’on ne
constate pas le style magistral dont témoigne la magnifique figure
de Roverella. Enfin, il est difficile d’admettre qu’Ambrogio soit pour
quelque chose dans la médiocre statue de saint Georges.
Si, dans plusieurs de ses parties, le tombeau de Roverella prête
à quelques critiques, l’ensemble en est plein de noblesse et de
charme. Le marbre, très poli, a pris une teinte chaude, très sédui-
sante. On ne saurait refuser son admiration à la beauté sévère
du personnage principal, à la grâce de la Vierge, à la naïveté de
l’enfant Jésus, à l’expression religieuse des saints, au dessin et à
l’exécution des candélabres, tous différents les uns des autres, qui
garnissent les pilastres. Ambrogio da Milano travailla aussi, comme
architecte, à la loggia des marchands de drap et de soie qui est adossée
à l’un des côtés de la cathédrale et qui fut commencée en 1473. On
lui attribue de charmantes ornementations dans le palais ducal
d’Urbin. Le 27 juillet 1494, il figura comme témoin au testament de
Giovanni Santi, père de Raphaël, à Urbin. M. Michèle Calvi cite de
lui des ouvrages à Todi et à Spolète. En 1504, Ambrogio da Milano
n’existait plus. Il eut un fils, nommé Cristoforo, qui suivit la même
carrière que lui et dont il sera bientôt question.
Parmi les sculptures conservées à Ferrare, il en est quelques-
unes dons les auteurs nous sont inconnus. De ce nombre est le tom-
beau de Borso dans un des cloîtres de la Chartreuse '. Tel est le cas
encore pour un joli bas-relief placé, dans l’église de Saint-Dominique
derrière le maître-autel. Ce bas-relief, exécuté vers la fin du
xve siècle, représente la Vierge avec l’enfant Jésus debout sur elle et
bénissant. Les deux figures sont excellentes. Celle de Jésus, en
particulier, est d’une grâce exquise. 1
1. Nous donnons en tête de page une reproduction de ce tombeau.