Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Gruyer, Gustave: La sculpture à Ferrare, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0228

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
200

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

C’est également à un artiste anonyme qu’est dû un bas-relief
colorié du palais Strozzi-Sacrati, bas-relief représentant aussi la
Vierge et l'enfant Jésus. La Yierge est très originale d’expression et
vraiment belle; l’enfant est d’une naïveté adorable et ses traits ont
une grande pureté.

N’oublions pas non plus le haut-relief que l’on voit à San-Fran-
cesco, entre la sixième chapelle et la septième, dans la nef de droite.
Il représente, avec beaucoup d’expression, Jésus attaché à la colonne.
Cette figure a été attribuée à Alfonso Lombardi, mais elle est évi-
demment d’une époque plus ancienne et appartenait peut-être à l’église
qui a précédé l’église actuelle qu’Hercule Ier fit commencer en 1494.
Aux côtés du Christ sont peints à fresque deux bourreaux, qui sont
l’œuvre, non du Garofolo, comme on l’a prétendu, mais d’un de ses
élèves. Le bourreau de droite, prêt à frapper, ramène son bras à la
hauteur de son front; la bassesse de son âme se reflète sur son visage
maigre et rude; il a la tête nue ; son gilet est rouge et son caleçon
gris. Le bourreau de gauche, au visage un peu gras, est assez beau
et a l’air moins féroce; il porte des chausses rouges et une tunique
jaune; un mouchoir de couleur foncée est enroulé autour de sa tête.

En 1499, on résolut d’honorer Hercule I',r par une statue équestre
qui décorerait la grande place ménagée, non loin de la Chartreuse,
dans le quartier ajouté par le duc à l’ancienne Ferrare. Le nom de
l’artiste auquel fut confiée l’exécution de la statue est resté inconnu 1.
Cet artiste mourut sans avoir mené loin son travail, comme Hercule Ier
nous l’apprend lui-même par la lettre qu’il écrivit le 19 septembre
1501 à Giovanni ALilla, son résident à Milan. Le duc charge celui-ci
de demander pour quelque temps au cardinal d’Amboise le modèle
de la statue équestre de François Sforza par Léonard de Yinci. Sur
le cheval coulé en bronze d’après l’œuvre de Léonard, il aurait voulu
faire placer sa propre statue. Il espérait bien que la négociation
réussirait, car le modèle qu’il convoitait était fort négligé : « il se
délabre tous les jours, parce qu’on n’en prend pas soin ». Afin d’apla-
nir toutes les difficultés, le duc ajoutait : « Nous enverrons une
personne qui le transportera ici avec les précautions convenables
pour qu’il ne soit pas abîmé. » Malgré les instances de Yalla,
Georges d’Amboise n’osa pas laisser enlever l’ouvrage de Léonard

L Barufïaldi prétend que le modèle de la statue fut fait par Alfonso Lombardi.
C’est une erreur. On a reconnu, nous le verrons, qu’Alfonso Lombardi naquit
seulement vers 1497.
 
Annotationen