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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 3
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Collignon, Maxime: L' école d'Argos et le maître de Phidias
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0246

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216

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de son talent, a pu valoir au fils, fort inconnu d’ailleurs, cette colla-
boration à un ex-voto olympique.

Outre une Muse tenant le barbiton, et faisant partie d’un groupe
exécuté en commun avec les Sicyoniens Ivanakhos et Aristoclès, outre
l’Héraclès de Mélité, les textes mentionnent deux statues de Zeus.
L’une, conservée à Ægion, représentait Zeus enfant, à côté d’un
Héraclès imberbe. L’autre, celle de Zeus Ithomatas, avait été exécutée
pour les Messéniens, avant 456, c’est-à-dire avant que la prise
d’Ithôme par les Spartiates les forçât de s’établir sur la côte de
Locride, à Naupacte *. Les émigrants emportèrent-ils la statue?Rien
d’impossible à cela. En tout cas, elle revint sans doute à Ithôme
quand Epaminondas reconstitua la Messénie, et nous pouvons, quoi
qu’on en ait dit, retrouver son image sur une série de monnaies
messéniennes *.

Zeus debout, dans une attitude menaçante, brandissait le foudre
de la main droite, et tendait en avant le bras gauche, l’aigle posé sur
son poing. Plusieurs petits bronzes d’Olympie, offrant le même type,
dérivent du même original3. Or, si l’on en juge par l’exemplaire
reproduit ci-joint, le mouvement du corps, plein de vie et d’énergie,
constitue un progrès bien marqué sur la pose encore timide et
compassée de l’Apollon deKanakhos, tel que nous le fait connaître le
bronze du Louvre, provenant de Piombino. C’est là, sans doute, une
trouvaille du maître argien.

L’étude du nu dans les statues d’athlètes est, pour les artistes
archaïques, une incomparable école. Aussi, quel accent de vigueur
et de fermeté ne devaient pas prendre, sous l’ébauchoir d’Agélaïdas,
les images des robustes champions de Delphes ou d’Olympie! On

que le mot Argeiadas est un ethnique, et que l’inscription ne mentionne qu’un seul
artiste, Atotos, qualifié d’ « Argien, argéade, et fils de l’argien Agélaïdas »
(Arch. Zeitung, 1879, p. 37).

1. Pausanias, IV, 32, 2. Cette date de 436 ne nous fournit aucun point de repère
pour la chronologie d’Agélaïdas. L’exécution de la statue est sans doute antérieure
de plusieurs années à l’événement.

2. La monnaie placée en tête de lettre est un tétradrachme du British Muséum
frappé au IVe siècle. Celle qui figure en cul-de-lampe est une monnaie du me siècle.
Voir Imhoof Blumer et Percy Gardner, Journal of Hellenic Studies, VII, 1880,
pl. LXV1, nos IV et V, Cf. p. 71, n° 5. Voir aussi Overbeck, Griech. Kunstmythologie,
I, Zeus, p. H. Overbeck a contesté cette identification, et supposé avec Brunn
(Griech. Kuunslier, I, p. 73) que le Zeus de l’Ithôme était représenté enfant. Cette
théorie a été combattue par F. Lenormant, Gazette Arcli., 1880, p. 79.

3. Olympia, die Bronzen, pl. VIII, nos 43, 43“, 44.

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