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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 4
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Reinach, Salomon: Le Dionysos de Praxitèle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0306

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270

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fabrique de Smyrne, si isolée jusqu’à présent dans l’ensemble des
fabriques grecques, procède de quelque atelier athénien, où l’on aura
eu l’idée heureuse de reproduire à petite échelle, en terre cuite dorée,
les chefs-d’œuvre en bronze des grands artistes du ive siècle. Ces
réductions à bon marché devaient surtout trouver des acquéreurs
dans les villes qui ne possédaient pas les originaux et où les œuvres
de la grande sculpture attique étaient rares : ainsi s’explique peut-
être qu’elles soient si peu répandues en Attique et si nombreuses sur la
côte opposée de la mer Egée. Quoi qu’il en soit, la statuette de M. de
Sartiges prouve clairement que l’imitation en terre cuite des grandes
statues n’a pas été inconnue des Athéniens.

Que cette statuette soit, en effet, une imitation d’une statue consi-
dérable, c’est ce que montre d’abord l’étude de son style, si différent
de celui des terres cuites de Tanagre et des produits myrinéens qui ne
sont pas eux-mêmes des imitations de statues. Mais nous avons aussi,
à l’appui de notre sentiment, une preuve directe, preuve d’autant
plus intéressante qu’elle nous apprend en même temps que l’original
de la statue imitée était en bronze.

Photiadès Pacha, qui fut longtemps gouverneur de Crète et qui a
réuni de nombreuses antiquités, possédait une très belle statuette de
bronze, découverte, affirmait-on, à Athènes sur l’Acropole. Cette
statuette a passé dernièrement entre les mains d’un antiquaire italien,
M. Sambon, qui a permis à M. Luigi Milani de la publier dans le
Museo italiano de 1890 1.

Si l’on jette les yeux sur les photographies données par M. Milani,
on reconnaîtra sans hésiter que la statuette de M. de Sartiges et la
statuette de M. Sambon remontent à un même original, et qu’elles
doivent l’une et l’autre serrer cet original d’assez près, vu la concor-
dance remarquable que présentent les airs de tête et les détails de la
nébride jetée sur le corps.

M. Milani a publié aussi un dessin restitué de la statuette
Sambon 3 ; il lui a mis un canthare dans la main droite et l’a fait
appuyer sur un grand Ihyrse, qu’elle tient de la main gauche relevée.
Cette restitution, fondée sur l’étude d’œuvres analogues, est certai-
nement exacte. Au moment où j’ai vu la statuette de terre cuite chez
M. de Sartiges, la partie inférieure de son bras gauche tenant le can-
thare faisait défaut : une recherche instituée sur place me l’a fait 1 2

1. Milani, Museo italiano, 1890, p. 752.

2. Muteo italiano, 1890, p. 755-56.
 
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