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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Andrea Verrocchio et le tombeau de Francesca Tornabuoni
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0317

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LE TOMBEAU DE F RANCES CA TORNABUONI.

279

Sacrifiant à ce goût des conjectures, si répandu chez certains de
ses compatriotes, M. de Reumont a supposé, d’autre part, sans
nécessité aucune, que le tombeau de Francesca Tornabuoni fut
exécuté par Verrocchio à Florence, que ce tombeau ne quitta jamais
cette ville, et que Vasari, se rendant coupable d’une seconde
confusion, a pris pour le monument funéraire de Francesca le
monument élevé dans l’église de la Minerve à son neveu Gian-
Francesco Tornabuoni, ouvrage dû à Mino de Fiesole '.

La seconde hypothèse de M. de Reumont a néanmoins fait fortune,
tant à Rome qu’à Florence, et j’ai aujourd’hui à répondre, non
seulement aux objections encore inédites de mes correspondants
d’Italie, mais encore à un très savant et très intéressant mémoire
dans lequel M. Ridolfi, inspecteur de la galerie des Offices, a repris
la question et mis une fois de plus en cause la véracité de notre ami
Vasari 2. Parlant du tombeau de Verrocchio, Vasari avait ajouté qu’il
se trouvait à côté des fresques de D. Ghirlandajo. Or, qui ne sait que
ces fresques ornent le chœur de Sainte-Marie-Nouvelle et nullement
une chapelle de la Minerve ?

Le principal argument de M, Ridolfi est l’extrait d’un obituaire
de l’église Sainte-Marie-Nouvelle de Florence, mentionnant, sous la
date du 23 septembre 1477, la mort de Francesca Tornabuoni. Mais
cette mention prouve-t-elle réellement que le cadavre fut transporté
dans l’église en question et ne peut-elle pas se rapporter tout simple-
ment à un service funéraire célébré chaque année, le 23 septembre,
en souvenir de la défunte? Ce qui est certain, c’est qu’aucun texte,
niancien, ni moderne, ne signale l’existence, à Sainte-Marie-Nouvelle,
du tombeau de la Tornabuoni.

Reprenons maintenant par le menu le texte de Vasari. Le
biographe affirme, à deux reprises différentes, dans la vie de
Domenico Ghirlandajo (édition Milanesi, t. III, p. 259) et dans celle
de Verrocchio (t. III, p. 359-360), que le tombeau de Francesca

Famiglie celebri Toscane (Florence, 1862) sont sobres de renseignements sur les
Tornabuoni, dont les derniers représentants ont disparu depuis plus de deux
siècles. Ils nous apprennent seulement que Giovanni se maria en 1466 et qu’il eut
deux fils, Antonio et Lorenzo ; ce dernier épousa en 1486 Giovanna degli Albizzi.

1. Le monument de G. Francesco Tornabuoni vient d’ètre publié par le comte
Gnoli dans YArchivio slorico dell' Arte, t. III, 1890, p. 434-435.

2. Giovanni Tornabuoni e Ginevra de’ Benci nel coro di S. MuriaNovella in Firenze.
Florence, 1890 (extr. de Y Archivio storico italiano).
 
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