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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 4
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Wyzewa, Teodor de: Thomas Lawrence et la Société anglaise de son temps, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0382

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340

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

la variété de ses nuances ; à l’entour, dans un arrangement excellent,
juste autant de couleur plus froide qu’il en faut pour mettre en
valeur le morceau du milieu. Le sujet est bien inventé, les figures
composées d’une façon intéressante et les visages peints admirable-
ment. L’air et l’expression de Sir F. Baring, en particulier, sont d’un
effet saisissant. Le peintre a trouvé nécessaire d’introduire dans le
tableau beaucoup de draperies, mais il a su disposer ces draperies et
en rendre les plis avec un goût parfait. »

Le portrait du duc d’Aberdeen (gravé par Turner), le portrait de
M. J. Fcirington, collègue de Lawrence à la Royal Academy (gravé
par H. Meyer), les portraits de Lord Castlereagh et de Lord Melville
(gravés par C. Turner), le portrait de Ccmning (gravé par Say), le
portrait posthume de Pin (gravé par S. W. Reynolds et par C. Turner),
et tous les autres portraits d’hommes politiques envoyés aux Expo-
sitions de 1808 et de 1810, sans avoir l’originalité ni l’ampleur de
la Famille Baring, sont encore les œuvres d’un maître portraitiste,
très soucieux de l’expression, possédant à fond les artifices de son
métier, et jaloux de garder en toute circonstance sa pleine dignité
artistique. La plupart de ces modèles fameux auraient même sans
doute préféré avoir affaire à un peintre qui s’occupât davantage de
les faire ressemblants et qui cherchât moins à représenter le fond de
leur âme sous les traits de leur visage. Mais Lawrence n’a peint dans
ces belles années qu’un seul tableau que l’on puisse mettre en regard
de sa Famille Baring, et c’est encore un portrait en groupe des
membres de la famille Baring, une composition à peu près dans le
genre de celle de 1807, mais où figurent cette fois lady Baring (qui
d’ailleurs était morte au moment où Lawrence peignit son tableau),
sa fille, Mme Wall, son fils T. Baring et ses petits-fils. L’œuvre
nouvelle est plus enjouée, plus légère que la précédente. Peut-être y
trouvera-t-on, en revanche, moins de cette forte vérité naturelle qui
fait de la première Famille Baring un des chefs-d’œuvre du portrait;
mais jamais Lawrence, qui passe pour le plus gracieux des peintres
d’enfants, n’a peint des figures d’enfants aussi gracieuses et aussi
vivantes que celles qu’il a mises au premier plan de ce tableau.

Lawrence lui-même, d’ailleurs, paraît avoir toujours senti la
grande valeur artistique de ces portraits de la famille Baring.
« C’est, dit-il du second, une œuvre d’une exécution très difficile;
mais elle contient beaucoup de nature, la couleur et l’effet y sont
portés plus loin, et appuyés sur des principes plus hauts que dans aucun
autre de mes tableaux, et cela avec plus d’harmonie d’ensemble, et
 
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