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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 4
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0391

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE.

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un particulier de très simples allures, une collection de quelque deux cents
œuvres, représentant, en anciens et en modernes, les noms les plus estimés de la
peinture. Même à Anvers, ces choses sont devenues rares, et je crois bien qu’étant
donné sa composition et son importance numérique, la collection Kums pourrait
revendiquer la première place parmi les ensembles de l’espèce d’origine récente.

M. Kums était surtout un éclectique. Sans dédaigner les maîtres nationaux, il
ne se préoccupait nullement d’ériger un monument à leur gloire, et savait surtout
se tenir en garde contre les dangers de vouloir à tout prix représenter l’ensemble
de l’École, en décorant de noms pompeux des productions d’ordre inférieur. Si
l’attribution de ses tableaux n’est pas toujours correcte, les tableaux eux-mêmes
sont toujours de fort bonne qualité. Quant aux modernes, la mode n’a nullement
guidé ses choix et l’on peut dire qu’en dehors de quelques sacrifices inévitables
aux nécessités locales, sa galerie ne contient que des maîtres d’une réputation
consacrée.

Le catalogue, car il y a un catalogue, — un peu arriéré sous le rapport des
données biographiques, — mais où les tableaux sont fort bien décrits, contient
169 numéros, dont cent pour les maîtres anciens. La plus grande de ces toiles est
un Jordaens, large de plus de deux mètres et demi, haut de plus de deux mètres,
représentant un Repos de Diane, peint certainement en collaboration avec Van
Utrecht. En jugeant par une ancienne estampe, la chasseresse ne fut pas toujours
aussi vêtue qu’elle l’est aujourd’hui. Il fut longtemps de mode de donner aux
personnages mythologiques de ces costumes d’emprunt, mode en réalité très
malheureuse, car elle a eu pour conséquence de fausser l’esprit de bien des œuvres.
Le Jordaens n’en est pas moins d’excellente qualité et si les repeints ne sont pas
indélébiles, passons-y l’éponge.

Quelques œuvres de l’École hollandaise peuvent compter parmi les perles de la
collection.

Le Maître d'École de Jean Steen, del’ancienne collection Geelhand de Labistraete,
— collection anversoise, — est de la meilleure qualité du maître. On en peut dire
autant du Metzu provenant de la collection de Beurnonville, un intérieur à deux
personnages où un homme allume sa pipe près d’une femme qui lui verse à boire.
L'Intérieur d’Ostade, deux joyeux buveurs, vus jusqu’aux genoux, a les meilleures
qualités du maître. Quant à l'Intérieur rustique, daté de f647, il semble mieux en
rapport avec le faire d’Isaac Ostade à l'époque dont il s’agit. Le Moulin à eau,
de Ilobbema, provient de la collection Beurnonville. Il est daté de 1662. Le Van der
Heyden, avec figures d’Adrien Van de Veide, est de la meilleure qualité du maître.
Le portrait de femme, de Frans Hais, provient de la collection Lissingen; il est
daté de 1640. Le portrait d’homme qui faisait le pendant de cette excellente pein-
ture, gravée par M. Unger, a été mentionné à tort par M. Bode comme ayant
passé également dans la galerie Kums. Le Pierre de Hooch, œuvre d’ailleurs
exquise, a si complètement l’apparence des intérieurs de Koedyk qu’on a grand’-
peine à ne pas croire à l’intervention de ce charmant artiste. Le Thomas de
Keyser, Intérieur de famille, provient de la collection Secrétan; VAstrologue, de
Van der Meer, est celui de la collection Pereire; les Bulles de savon, de Mieris,
ont été reproduites dans la galerie Le Brun.

De Rembrandt je n’ai à signaler qu’une figure en pied, de petit format, un
Oriental, d’aspect assez analogue à la peinture de la collection Dutuit, mais bien
 
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