Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Gruyer, Gustave: La sculpture à Ferrare, 2
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0425

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA SCULPTURE A FERRARE.

375

chevaux, s’entourait de lettrés, d’artistes, d’hommes de guerre, ne
se montrait d’ordinaire qu’en costume de prince séculier et ne
revêtait la pourpre que dans le consistoire. Son cousin Alexandre de
Médicis lui ayant été préféré pour le gouvernement de Florence, il
attira auprès de lui tous les mécontents et il ne désespérait pas de le
supplanter quand son rival le ht empoisonner. Tel était le person-
nage dont Lombardi se concilia les bonnes grâces en 1533. Grâce à
ce puissant protecteur, il fut admis à faire partie de la suite du sou-
verain pontife dans le voyage en France qui avait pour but la
conclusion du mariage de Catherine de Médicis, nièce de Clément VII,
avec Henri, fils du roi François Ier. La cour pontificale s’embarqua à
Livourne le 4 octobre 1533, et Lombardi, après une excursion à
Carrare, la rejoignit à Marseille, où le pape resta plus d’un mois.
Présenté au roi de France par Hippolyte de Médicis, le sculpteur
reçut l’accueil le plus flatteur. Une satisfaction plus grande encore
lui était réservée : son protecteur lui proposa de le suivre à Rome,
ce qu’il accepta avec reconnaissance. Il allait donc pouvoir admirer
les merveilles de la capitale du monde chrétien, et il espérait que la
faveur du cardinal lui procurerait d’importants travaux. En passant
par Savone, le 23 octobre, il écrivit au duc de Mantoue pour
l’informer de tout ce qui lui advenait ; sa lettre ne resta pas sans
réponse : Frédéric Gonzague lui adressa ses félicitations, tout en
sollicitant de nouveau l’exécution du tombeau de François IY.

Yasari rapporte que, à Rome, Hippolyte de Médicis fit faire à son
protégé; outre plusieurs sculptures dont la trace s’est perdue, une
tête en marbre de Yitellius qui fut très appréciée, le portrait d’après
nature de Clément YII et celui de Giuliano de Medici (père du car-
dinal Hippolyte), qui resta inachevé. Ces trois ouvrages furent
achetés plus tard par Yasari pour Ottaviano de’ Medici. On voit
encore dans le palais Riccardi, au-dessus d’une porte, le Buste de
Clément YII.

Sur ces entrefaites arriva la mort du pape (25 septembre 1534).
Une commission de cardinaux s’occupa de lui élever un tombeau.
Hippolyte de Médicis, exécuteur testamentaire de Clément YII, en
faisait partie. Il obtint que l’exécution du monument fût confiée à
Lombardi, qui présenta un modèle avec des figures en cire, d’après
quelques esquisses de Michel-Ange. On trouva très beau ce modèle,
et un second tombeau, celui de Léon X, fut commandé au même
artiste. Malheureusement le cardinal Hippolyte mourut à son tour,
le 10 août 1535, avant qu’un contrat eût constaté les engagements
 
Annotationen