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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

DOI issue:
Nr. 5
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 8
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0460

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

en même temps un second salon dont le plafond représentant : le
Lever de l’Aurore, a été donné successivement à Charles Lebrun et à
son élève François Perrier L’état de ruine où cet ouvrage est réduit
ne permet plus de se prononcer sur la justesse de ces attributions.
On n’y distingue plus que quelques têtes qui sembleraient plus
voisines de la mollesse de Perrier que de la vigueur de Lebrun. Il
est à désirer que l’administration municipale termine l’œuvre de
sauvetage qu’elle a entreprise, en faisant remettre en état cette
composition qui donne à l’une des salles de l’hôtel Carnavalet
l’aspect lamentable de ruine qu’elle présente. La voussure de ce
plafond, moins maltraitée, a subi cependant de cruelles blessures
qu’il serait facile de cicatriser. La sculpture y joue un rôle plus
important que dans la décoration du salon précédent. Les angles
sont ornés de groupes d’enfants couchés, l’un d’eux, assis sur un aigle
et formant terme, soutient des guirlandes qui encadrent l’ensemble.
De chaque côté, sont des médaillons sur fond doré où l’on distingue
encore les figures du Temps et de Cérès. Au milieu se voyaient de
grands cartouches rectangulaires où des bas-reliefs mythologiques
étaient peints en camaïeu. Ils avaient été remplacés postérieurement
par des vases à guirlandes qui sont eux-mêmes disparus. Les lambris
de cette pièce étaient ornés d’arabesques sur fond doré, dans le style
du xviie siècle, dont les plinthes et quelques pilastres sont encore
intacts. A l’époque où l’hôtel avait été transformé en mairie, on a
refait les trumeaux des portes et on a peint sur les vantaux des quatre
entrées de ce salon, des vases de fleurs, sur la panse desquels se
déroulent des bas-reliefs en camaïeu bleu symbolisant les attributions
municipales, dans le style classique de la première moitié de notre
siècle.

L'hôtel voisin (n° 6) ne possède plus les camaïeux d’outre-mer
sur fond doré représentant des sujets de la Fable que la princesse de
Guéménée y avait fait exécuter par Louis Testelin. Victor Hugo qui
a habité longtemps cette ancienne demeure et qui y a écrit la pièce
de Marion Delorme, y avait recueilli une fontaine de jardin en forme,
de vase décoré de bouquets de roseaux avec des dauphins repliés
pour servir d’anses ; sculpture en terre cuite du xvme siècle qu’il
avait transportée à Guernesey. L’hôtel Guéménée est transformé en
école municipale et une bibliothèque d’art industriel en occupe plu- 1

1. V. Rouyer et Darcel, l’Art architectural en France, t. Il, pl. 31-32. — Thierry,
Guide de l’amateur à Paris.

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