Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 8
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0467

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

413

une tourelle à encorbellement supportée par des consoles de pierre,
montre le goût particulier des anciens maîtres d’œuvre, pour les
difficultés de la construction. Cet hôtel vint ensuite en la possession
de la famille de Lamoignon dont le nom est inscrit sur le cartouche
du grand portail ; ils y donnèrent asile pendant une partie
du xvine siècle, à la Bibliothèque léguée par l’avocat Moriau à la
Municipalité parisienne.

Ilyapeu d’années, l’hôtel d’Albret situé rue des Francs-Bourgeois
(n° 31) possédait encore une suite de salons richement décorés. Il
n’en reste plus que la longue façade s’étendant sur la rue avec son
balcon et ses fenêtres de la fin du xvne siècle. Mme Lelong en a enlevé
un plafond peint dans le style des singeries de Chantilly, qu’elle a
fait remonter dans son appartement de l’Ile-Saint-Louis. Il se trou-
vait dans le même hôtel une décoration d’appartement en vernis
Martin et des boiseries sculptées qui ont été acquises par un des
membres de la famille de Rothschild. La maison (n° 30) montre un
grand portail à fronton triangulaire, avec une porte et des vantaux
d’un superbe travail ; c’est l’un des plus charmants spécimens du
style du commencement du xviii6 siècle, existant encore à Paris.
M. Leroux a bien voulu nous signaler à l’ancien n° 13 de la même rue,
le plafond d’une maison ayant servi de pension, sur lequel était jetée
une pluie de roses. On y voit aujourd’hui une construction moderne,
ce qui nous fait craindre que cette décoration n’ait pu être conservée.
Laporte en bois sculpté avec couronnement et surmontée d’un balcon
à consoles de pierre de la maison n° 56, datant de Louis XIV, a été
relevée par M. Daly 1. La tradition attribue à Gabrielle d’Estrées la
maison portant le n°26, dont la façade à grand portail et donnant sur
la rue des Francs-Bourgeois, a été construite sous Louis XVI. Elle a
appartenu longtemps à Barras et à son fils. La partie la plus inté-
ressante de cette demeure donne sur le jardin: elle se compose d’une
façade en briques, encadrée de pierres saillantes avec des niches
rondes contenant des bustes en marbre, qui datent des dernières années
du xvie siècle. Nous avons vu enlever de l’hôtel portant le n° 31, les
derniers vestiges des boiseries et des glaces sculptées qui le déco-
raient pour céder la place à une rénovation moderne.

La spéculation a dépouillé de son ornementation intérieure un
ancien hôtel de la rue Elzévir (des Trois Pavillons) que l’on dit avoir
été habité par Mme de La Vallière. M. Jamarin avait acheté les boise- 1

1. Voy. G. Daly, Motifs extérieurs, t. II, 1. XVI, pl. 1-3.
 
Annotationen