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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 6
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée du Louvre, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0537

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LA COLLECTION D’ARMES DU MUSÉE DU LOUVRE. 479

du centre de ce bouclier, mais il ne paraît ni du même dessin, ni de
la même exécution que celui du bouclier de Henri II.

Comme le morion, composé et exécuté par les mêmes mains qui
ont fait i’écu, le bouclier de Charles IX a gardé sa garniture de
velours cramoisi, brodé d’or, et dans un état admirable de conser-
vation. La forme générale du morion est allemande. Les Suisses
faisaient les leurs encore plus bas; les Italiens, au contraire, les
façonnaient plus hauts, avec de plus vastes crêtes, et les jouées
n’avaient point la même forme.

En quelles circonstances le roi Charles IX devint-il propriétaire
de ces belles armes? C’est ce qu’on ignore. Les oves de la bordure du
bouclier, chargés d’écussons de France alternant avec des Iv cou-
ronnés, montrent bien qu’elles lui appartenaient, mais là s’arrêtent
nos connaissances. Probablement ce bouclier et ce morion ont dû.
être faits au Petit-Nesle, mais à quelle main sont-ils dus, et Pierre
Baulduc vivait-il encore à l’époque où ils furent exécutés? C’est ce
que nous ne pouvons dire.

Les rois de Navarre ont possédé, au xvie siècle, un bouclier d’or
du même genre dont M. E. Molinier a trouvé la description dans
l’inventaire du Trésor de Pau, en 1560. Les armes de Charles IX
peuvent être contemporaines de cette époque. En tous cas il n’en est
nullement fait mention dans les dons d’orfèvrerie que lui offrit la
ville de Paris lors de son entrée solennelle en 1571. Le fils de
Catherine de Médicis était amateur de belles armes, sans doute fit-il
exécuter celles-là par ses ouvriers du Petit-Nesle; peut-être encore
faut-il voir en elles un cadeau fait par un prince allemand qui les
aurait fait exécuter par Hans Mielich ou quelque autre orfèvre
bavarois? Peut-être l’apprendrons-nous quelque jour. Une attribu-
tion reste possible, c’est l’idée de M. Gonse, et c’est aussi la nôtre.
Ces pièces d’armes auraient été commandées aux artistes de Nurem-
berg, de Munich, ou d’Augsbourg, par l’archiduc Ferdinand deTyrol,
l’oncle de la reine Isabelle d’Autriche, zélé promoteur du mariage
de cette charmante princesse avec Charles IX. On sait que l’archi-
duc Fei'dinand fut un grand amateur d’armes et d’objets d’art. Si la
galerie d’Ambras lui doit tant de belles panoplies, nous devons nous
rappeler que c’est aussi à lui que l’on doit la conservation de la belle
salière de François Ier, aujourd’hui exposée au Musée de Vienne.
Charles IX la lui avait donnée en présent, avec d’autres objets d’art,
au moment de son mariage, et l’archiduc lui aurait envoyé en retour
le bouclier et le morion.
 
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